La perspective d'un retrait des forces américaines de Syrie ne passe décidément pas auprès des alliés occidentaux des Etats-Unis. «Un allié se doit d'être fiable, se coordonner avec ses autres alliés», a déclaré ce 23 décembre à N'Djamena (Tchad) Emmanuel Macron, à propos de la décision du président Trump de retirer les troupes américaines de Syrie.
«Je regrette très profondément la décision prise» par les Etats-Unis, a déploré le chef de l'Etat français. Il a également rendu hommage au chef du Pentagone, Jim Mattis, qui a démissionné après la décision de retrait prise par le président américain.
Paris, Londres et Berlin décontenancés
Le 19 décembre, Donald Trump avait provoqué un coup de tonnerre diplomatique en envisageant un retrait total des troupes américaines de Syrie. Il avait en effet estimé avoir atteint son objectif consistant à «vaincre le groupe Etat islamique» dans le pays – oubliant soigneusement, au passage, de mentionner les autres pays qui, à l'instar de la Russie, de la Turquie ou des Etats européens, ont eux aussi contribué dans une mesure variable à la lutte contre Daesh.
La France avait immédiatement exprimé son inquiétude par le biais de la ministre française des Armées, Florence Parly : «Daesh n'est pas rayé de la carte, ni ses racines d'ailleurs, il faut vaincre militairement de manière définitive les dernières poches de cette organisation terroriste.» Sur CNews le même jour, le ministre française des Affaires européennes, Nathalie Loiseau, confirmait que la France resterait bel et bien en Syrie, jugeant que «la lutte contre le terrorisme n'[était] pas terminée».
Similairement, la diplomatie britannique avait estimé que «la coalition internationale contre Daesh a[vait] fait d'énormes progrès [...] mais [qu']il rest[ait] beaucoup à faire», tandis que le ministre allemand des Affaire étrangères, Heiko Maas, s'était dit surpris par ce «changement abrupt de la politique américaine» en Syrie.
En revanche, la Russie s'est montrée clairement positive vis-à-vis de la décision américaine. Le président russe Vladimir Poutine a ainsi considéré que la décision américaine était «juste». «Donald a raison, je suis d'accord avec lui», a-t-il fait savoir.
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