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L'Australie reconnaît Jérusalem-Ouest comme capitale d'Israël

La liste des pays reconnaissant Jérusalem comme capitale de l'Etat hébreu s'allonge. L'Australie a annoncé qu'elle reconnaissait la partie ouest de la ville comme capitale de l'Etat hébreu, sans toutefois déménager son ambassade dans la ville.

L'Australie a annoncé ce 15 décembre qu'elle reconnaissait Jérusalem-Ouest comme capitale d'Israël, mais a précisé que le déménagement de sa mission diplomatique de Tel-Aviv attendrait la conclusion d'un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens. En attendant, l'Australie va établir un bureau chargé de la défense et du commerce dans la partie ouest de la ville sainte, selon le Premier ministre australien, Scott Morrison.

Cette décision s'inscrit dans le prolongement de celle du président américain Donald Trump. Toutefois, le chef du gouvernement australien a assuré que son pays était prêt à reconnaître les aspirations visant à la création d'un Etat palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale, lorsque le statut de cette ville sera clarifié par un accord de paix.

Il a précisé que l'Australie ne s'abstiendrait désormais plus, au sein des Nations unies, sur les résolutions qui selon lui «attaquent» Israël mais s'y opposerait, y compris celle demandant de ne pas installer de missions diplomatiques à Jérusalem.

L'ONU ne reconnaît pas l'annexion par Israël  de la partie orientale de la Ville sainte depuis 1967.

Une décision «irresponsable» pour les Palestiniens, «un pas dans la bonne direction» pour Israël

La direction palestinienne a qualifié d'«irresponsable» la décision australienne, estimant qu'elle violait le droit international. «Le statut final de l'ensemble de Jérusalem doit être déterminé lors de négociations», a déclaré dans un communiqué diffusé le même jour Saëb Erekat, numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).

«[Cette décision est] motivée par des questions mesquines de politique intérieure qui aboutissent à des politiques allant à l'encontre de la paix et de la sécurité dans le monde», a-t-il poursuivi. Le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe pour les Affaires de la Palestine et les Territoires occupés, Saïd Abou Ali, a aussi «vivement dénoncé» la nouvelle position de Canberra, estimant qu'elle constituait «un alignement flagrant sur la politique de l'occupation israélienne et un encouragement à poursuivre son agression continue» contre le peuple palestinien.

Israël a au contraire salué «un pas dans la bonne direction» et «félicite le gouvernement australien pour son attitude au sujet des sanctions contre l'Iran, sa position pro-israélienne à l'ONU et contre l'antisémitisme», a fait savoir le ministère israélien des Affaires étrangères par communiqué.

«Décision totalement risquée», selon l'opposition

Scott Morrison avait déjà évoqué en octobre, avant une élection partielle cruciale pour sa courte majorité, ce changement d'orientation dans la politique étrangère australienne.

Saluée à l'époque par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, cette annonce avait suscité la colère de l'Indonésie voisine et le gel de négociations pour un accord commercial bilatéral. Anticipant l'annonce de sa décision, Canberra a conseillé le 14 décembre la prudence aux Australiens qui se rendraient en Indonésie.

Le Premier ministre australien cherche à séduire l'électorat juif et chrétien conservateur tout en s'attirant les bonnes grâces de la Maison Blanche, alors qu'il redoute un revers électoral l'an prochain. Ce 15 décembre, il s'est aussitôt attiré les critiques du Parti travailliste (dans l'opposition). Il estime que le gouvernement a mis «l'intérêt personnel devant l'intérêt national». «Il s'agit d'une décision totalement risquée qui n'apporte aucun bénéfice et place l'Australie en décalage» avec la communauté internationale, a déclaré une haute responsable travailliste, Penny Wong, dans un communiqué.

En tout état de cause, l'ambassadeur de Palestine en Australie, Izzat Abdulhadi, a confié le 14 décembre à l'AFP que le gouvernement palestinien entendait appeler les pays arabes et musulmans à «retirer leurs ambassadeurs» et à «prendre des mesures de boycott économique».

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