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Bien qu'opposé à son transfert, le Royaume-Uni pourrait utiliser l'ambassade US à Jérusalem

Le Royaume-Uni avait déploré le déménagement de l'ambassade américaine à Jérusalem, ville reconnue capitale d'Israël par Donald Trump. Mais afin de ne pas froisser Washington, les diplomates britanniques pourraient néanmoins l'utiliser.

Le Royaume-Uni veut-il ménager la chèvre et le chou ? Selon le site d'information MiddleEastEye, la diplomatie britannique aurait décidé d'utiliser les services de la nouvelle ambassade américaine à Jérusalem pour les affaires courantes impliquant des relations avec Washington, plutôt que son ambassade officielle à Tel-Aviv. La décision aurait de quoi brouiller la position du Royaume-Uni, plutôt combative sur le dossier du conflit israélo-palestinien.

Londres avait en effet boycotté la cérémonie d'ouverture de l'ambassade américaine. Le 18 mai dernier, le Royaume-Uni avait soutenu une résolution des Nations unies demandant l'envoi d'une équipe d'enquêteurs spécialisés dans les crimes de guerre, après la mort de près de 60 Palestiniens le jour de l'inauguration de l'ambassade américaine, le 14 mai.

Ce même 14 mai le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, exprimait sa désapprobation, avec toutefois des mots soigneusement choisis. «Nous ne sommes pas d'accord avec la décision américaine [...] Nous continuons à penser que c'est jouer la mauvaise carte au mauvais moment», avait-il déploré.

Une ambassade américaine non reconnue en droit, mais en fait ?

Pourtant, d'après une source citée par MiddleEastEye, seulement trois jours après l'inauguration de l'ambassade des Etats-Unis, le secrétaire d'Etat britannique chargé du Proche-Orient, Alistair Burt, avait fait savoir que Londres n'irait pas jusqu'à interdire aux diplomates de se rendre dans le bâtiment américain pour y rencontrer leur homologues américains. «Quand nous avons demandé [à Alistair Burt] de nous confirmer que les diplomates britanniques n'assisteraient pas à des réunions dans l'ambassade [américaine de Jérusalem], en raison du fait que le Royaume-Uni ne l'a pas reconnue, il a été très clair sur le fait qu'ils y assisteraient», aurait expliqué cette source.

Beaucoup voient ça comme de l'hypocrisie

Au micro de RT le 22 mai, Peter Ford, ancien ambassadeur britannique en Syrie, a estimé que ce compromis était un signe de «faiblesse» de la part de Londres, allié privilégié de Washington. «Beaucoup voient ça comme de l'hypocrisie. Imaginez ce que ça serait si la Russie, par exemple, avait reconnu Jérusalem-Est comme la capitale de la Palestine», a-t-il souligné, avant de s'interroger : «Le Royaume-Uni aurait-il continué à traiter avec la Russie ? Sûrement pas.»

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