Le cas de la Palestine est-il sensible, voire tabou chez les représentants politiques britanniques et américains ? Deux scènes témoignent d'un désintérêt de leur part sur la problématique, voire d'une attitude qui peut s'apparenter à du mépris.
Lors de la réunion extraordinaire du Conseil de sécurité de l'ONU le 15 mai, après la mort de 59 palestiniens tués par des tirs israéliens, la représentante américaine, Nikki Haley a tout d'abord défendu la position israélienne. Comme il est d'usage à l'ONU, chaque diplomate entend les positions des uns et des autres pour permettre un dialogue et la possibilité de discussions entre les parties opposées ou en conflit. Sauf que durant cette session, Nikki Haley ne s'est pas embarrassée des usages et a tout simplement quitté la salle, lorsque l'ambassadeur palestinien auprès de l'ONU, Riyad Mansour, prit la parole.
Autre lieu, mais attitude similaire : celle du fantasque député conservateur Boris Johnson, également secrétaire d'Etat des Affaires étrangères et du Commonwealth. Le 15 mai, celui-ci a fui la Chambre des communes en toute vitesse alors que la députée travailliste Emily Thornberry interpellait le gouvernement du Royaume-uni sur le massacre des Palestiniens à Gaza. Elle demandait notamment au Bureau des Affaires étrangères une déclaration officielle sur les événements et son avis sur le processus de paix au Moyen-Orient. Sur ces questions, Boris Johnson a préféré laisser son sous-secrétaire d'Etat Alistair Burt réagir.
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