La Libye s’est déclarée «incapable» de lutter contre Daesh
Le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale a lancé un appel aux pays arabes pour qu’ils l'aident à lutter contre Daesh, notamment dans la ville de Syrte.
Dans la nuit du samedi 15 au dimanche 16 août 2015, le gouvernement libyen en exil a demandé, dans un communiqué, aux pays voisins de mener des frappes contre les positons de l'EI dans la ville de Syrte, ravagée par les combats.
Le gouvernement a aussi précisé qu’il était «incapable de faire face à Daesh en raison de l’embargo sur les armes imposé à l’armée» par l’ONU depuis 2011.
On a justifié sa décision en pointant du doigt les violents affrontements qui opposaient les terroristes, alliés à un groupe salafiste, aux habitants armés de Syrte qui tentaient de reprendre leur ville. Selon les témoignages, ces batailles ont déjà fait des dizaines de morts.
«Syrte vit une véritable guerre depuis mardi [11 août 2015] et la lutte féroce engagée par les habitants de la ville contre Daesh est depuis ininterrompue», a précisé l'un des habitants de Syrte.
#Libye : #Daesh avance, pas les pourparlers >> http://t.co/iWsZGcA9Aapic.twitter.com/Kgrd3ASfcz
— RT France (@RTenfrancais) 10 Juin 2015
La demande du gouvernement libyen a suscité des doutes chez les populations civiles, dont la vie est devenue un chaos depuis 2011 et la chute du colonel Moummar Kadhafi, lors d'une révolte soutenue par l'Occident et notamment la France.
La pays est depuis plongé dans l'anarchie politique et économique. Les Libyens ne sont pas parvenus à créer une nation unie, après le renversement du gouvernement de Kadhafi et le pays dispose aujourd'hui de deux parlements.
Les populations civiles paient au prix fort les ingérences occidentales http://t.co/sjAtKSs8kSpic.twitter.com/ae7HLBhe1q
— RT France (@RTenfrancais) 12 Août 2015
Aucune de ces deux instances législatives n'a pourtant procédé à des tentatives de mettre fin à la guerre civile et aux exactions des groupes terroristes, justifiant leur inaction par le manque de moyens.
Les frappes aériennes de l'OTAN, qui cherchait à venir en aide aux rebelles libyens, ont causé des dégâts estimés à 14 milliards de dollars. Les instances économiques et sociales du pays, pourtant riche il y a quelques années, sont depuis complètement ruinées.
Une manifestation pro-#Kadhafi dispersée avec des pierres et des tirs à #Benghazihttp://t.co/wEiGfwCOUYpic.twitter.com/oNsvtm7lO5
— RT France (@RTenfrancais) 5 Août 2015
Selon les estimations des experts, il faudra des décennies pour renflouer les caisses de l'État libyen.
Mais ce manque d'unité entre les partis rivaux favorise la propagation des terroristes de Daesh, qui se répandent dans le pays à un rythme soutenu et s'emparent des biens des régions qu'ils occupent.