International

Pour Claude Blanchemaison, le dialogue franco-russe reste «très riche» malgré des divergences

Claude Blanchemaison, ancien ambassadeur de France en Russie, est revenu pour RT France sur la rencontre entre Sergueï Lavrov et Jean-Yves Le Drian. Malgré les divergences, il estime que Paris et Moscou entretiennent de bons rapports.

Les ministres français et russe des Affaires étrangères se sont entretenus ce 27 novembre dans le cadre du dialogue du Trianon, dont l’objectif affiché est de renforcer les relations entre la France et la Russie. Invité sur RT France pour commenter cette rencontre, Claude Blanchemaison, ancien ambassadeur de France en Russie entre 2000 et 2003, a estimé que le dialogue franco-russe restait «très riche». 

«En matière politique, les présidents se rencontrent, se parlent, […] et à travers le dialogue du Trianon, il y a le souci de faire dialoguer les sociétés civiles. Je crois que par ailleurs les rapports économiques sont assez bons. La France reste un des premiers investisseurs […] en Russie et je crois aussi que sur le plan culturel, les rapports sont bons», a-t-il expliqué.

Le diplomate a en outre mis en avant «une identité de vue totale» entre Moscou et Paris sur de nombreux sujets comme la préservation de l'accord sur le nucléaire iranien. «Il y a d’autres sujets sur lesquels il y a des accords : tous les sujets évoqués au Conseil de sécurité des Nations unies où [la France et la Russie sont] des membres permanents, font l’objet d’échanges de vue…», a-t-il ajouté. S'il a reconnu l'existence de divergences, il a assuré que le maintien d'un dialogue entre les deux pays permettait de les surmonter plus aisément : «Ce qui est bien, me semble-t-il, c’est que l’on en parle. Et que l’on en parle de façon directe, ouverte et qu’on essaie de [les] circonscrire…»

Revenant sur le récent incident dans le détroit de Kertch, Claude Blanchemaison a estimé que les garde-côtes russes et ukrainiens devaient «se parler» pour se prémunir d’éventuels incidents à l’avenir. Plus globalement, il se dit certain qu'une résolution rapide des diverses tensions entre Kiev et Moscou dans le cadre du processus de Minsk permettra de mettre fin aux sanctions économiques décidées par l’Union européenne contre la Russie.

Enfin, s’il a affirmé que la relation entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron n’était pas comparable à celle qu’entretenait le chef de l’Etat russe avec Jacques Chirac, il a néanmoins jugé que les deux présidents actuels pouvaient aborder aisément les différends en raison de leur franc-parler, point commun selon lui entre les deux hommes.

Lire aussi : Crise avec l'Ukraine : «Pas besoin d'un quelconque intermédiaire», dit Sergueï Lavrov