Un mois après la disparition du journaliste Jamal Khashoggi, tué dans le consulat saoudien d'Istanbul, il n'y toujours aucune trace du «châtiment sévère» qu'avait promis Donald Trump à Riyad si l'implication du royaume dans la mort du journaliste était confirmée. Pourtant, l'Arabie saoudite a bien reconnu que Jamal Khashoggi était mort dans son consulat, admettant même, le 25 octobre, que les suspects du meurtre de Jamal Khashoggi avaient commis un acte «prémédité».
Mais Washington prend son temps dans cette affaire et n'a pas l'intention de punir son allié de façon précipitée. «Il nous faudra probablement quelques semaines de plus avant de disposer de suffisamment de preuves pour réellement mettre en place ces sanctions, mais je pense que nous pourrons y arriver», a ainsi expliqué le secrétaire d'Etat Mike Pompeo dans des propos rapportés par l'agence Reuters. Les Etats-Unis, qui avaient rapidement exclu de remettre en cause les accords commerciaux historiques entre les deux pays, envisagent «d'imposer des sanctions aux individus impliqués dans le meurtre», selon Mike Pompeo.
Autrement dit, si Washington se range derrière la version de Riyad, selon laquelle un haut gradé des services de renseignement a fait preuve d'excès de zèle, les relations entre les deux alliés ne s'en trouveront pas affectées. Le contraste est saisissant avec la réaction des Etats-Unis dans l'affaire Skripal. Au bout de trois semaines et sans l'once d'une preuve de l'implication de Moscou dans l'empoisonnement de l'ancien agent double et de sa fille, Washington avait procédé à la plus grande expulsion de diplomates russes jamais réalisée. Et alors que Moscou a toujours nié toute implication, Washington n'a pas hésité à imposer de nouvelles sanctions à la Russie en août.