«La Russie n'a pas respecté le traité, nous allons donc mettre fin à l'accord», a déclaré le 20 octobre le président américain Donald Trump devant des journalistes, à propos du traité INF («Intermediate Nuclear Forces Treaty») sur les armes nucléaires de portée intermédiaire. Et le locataire de la Maison Blanche d'ajouter que les Etats-Unis allaient désormais «développer ces armes».
Ce traité a été signé en 1987 par les présidents américain et soviétique de l'époque, Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev. En abolissant l'usage de toute une série de missiles d'une portée variant de 500 à 5 500 km, il avait mis un terme à la crise déclenchée dans les années 1980 par le déploiement des SS-20 soviétiques à têtes nucléaires, ciblant les capitales occidentales.
En réaction, une source au ministère des Affaires étrangères russe citée par l'AFP a déclaré : «La motivation principale est le rêve d'un monde unipolaire. Deviendra-t-il réalité ? Non.»
Le 19 octobre, le journal britannique The Guardian rapportait que le conseiller américain à la Sécurité nationale, John Bolton, poussait justement le président des Etats-Unis à quitter ce traité.
La Russie a déclaré à plusieurs reprises qu'elle continuerait à respecter scrupuleusement le traité INF aussi longtemps que les Etats-Unis le feraient. Pour autant, le président russe Vladimir Poutine avait prévenu en octobre 2017 que tout retrait de Washington de l'accord provoquerait une mesure équivalente de la part de Moscou.
Au printemps dernier, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait rappelé que Moscou n'avait pas l'intention de se lancer dans une course aux armements avec les Etats-Unis et ne violait aucun traité international, après des accusations portées par Washington, qui accusait la Russie de se soustraire à ses obligations internationales.
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