La Russie a livré dans la nuit du 2 au 3 octobre des systèmes de défense anti-aérienne S-300 à la Syrie, comme elle l'avait annoncé quelques jours après le crash d'un avion militaire russe Iliouchine-20 (Il-20) dans le pays, drame dont Moscou a attribué la responsabilité à Israël.
Une vidéo diffusée par le ministère russe de la Défense montre le déchargement du matériel depuis le plus gros avion de transport militaire au monde, un Antonov An-124 Ruslan. A l'ouverture des portes du cargo, qui se situent sous le nez de l'avion, un lanceur S-300 mais aussi des radars, des véhicules de contrôle ainsi que des missiles sol-air montés sur une unité de transport ont ainsi été débarqués.
Selon le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou, 49 pièces d'équipement militaire ont été livrées à Damas. Les militaires syriens vont être formés à l'utilisation de ce nouveau matériel dans un délai de trois mois.
La livraison de ces systèmes modernes, prévue par un accord signé en 2010 entre Moscou et Damas, n'avait pas eu lieu jusque-là en raison de réserves israéliennes. L'armée syrienne disposait, jusqu'alors, de systèmes de défense anti-aérienne S-200, moins avancés. Mais la disparition le 17 septembre de l'avion russe Il-20 avec 15 membres d'équipage, abattu par un tir ami de la défense anti-aérienne syrienne, a changé la donne. La Russie a en effet expliqué que le drame résultait d'actions «préméditées» des pilotes israéliens de F-16 israéliens, qui se sont servis du Il-20 comme couverture pour réaliser une attaque sur la province syrienne de Lattaquié.
Une semaine après ce drame, Moscou avait décidé de débloquer la livraison à Damas des S-300 – en précisant que cette mesure n'était dirigée contre aucun Etat en particulier.