La diplomatie américaine a-t-elle décidé de s'affranchir de tous les codes et usages ? La pugnace Nikki Haley, ambassadrice américaine à l'ONU, s'est jointe dans la nuit du 27 au 28 septembre à une manifestation d'opposants au président vénézuélien Nicolas Maduro, n'hésitant pas à prendre un mégaphone pour réclamer son départ. «Nous allons nous battre pour le Venezuela et nous allons continuer jusqu'à ce que Maduro parte !», a crié la haute diplomate, mégaphone à la main. «Nous avons besoin que vos voix portent et je vous le dis aussi, la voix des Etats-Unis sera forte», a-t-elle ajouté aux côtés d'opposants réunis dans une rue de New York près du siège de l'ONU.
Les manifestants, en marge de l'Assemblée générale annuelle des Nations unies, brandissaient des pancartes portant l'inscription «SOS Venezuela» et chantaient : «Ce que nous voulons ? La liberté.»
Le Venezuela est plus que jamais dans le collimateur de Washington qui semble trouver légitime de pratiquer l'ingérence la plus assumée dans les affaires intérieures du pays. Début août 2018, Nicolas Maduro avait été victime d'une tentative d'assassinat par drone. Dans une interview télévisée accordée à Fox News le 21 septembre, le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, avait annoncé que les Etats-Unis allaient mettre en place «une série d'actions», afin d'accentuer un peu plus leurs pressions à l'encontre Caracas.
Le 27 septembre, lors d'une conférence de presse tenue dans un hôtel non loin de l'ONU, où Nicolas Maduro prononçait son discours, Donald Trump a repris la rhétorique agressive néo-conservatrice hostile au Venezuela. «Toutes les options sont sur la table concernant le Venezuela [...] les plus fortes et d'autres moins fortes», a-t-il asséné face aux journalistes. Et d'ajouter, menaçant : «Et vous savez ce que j'entends par fortes.»
A.K.