Le leader de la gauche britannique, Jeremy Corbyn, a clôturé le congrès annuel du Parti travailliste ce 26 septembre 2018 par une déclaration pour le moins clivante. Dans le cas où les travaillistes gagneraient les prochaines élections législatives, dont la date n'est pas fixée, le nouveau gouvernement reconnaîtrait immédiatement un Etat palestinien.«Nous ne nous sommes rapprochés ni de la justice ni de la paix et la tragédie palestinienne se poursuit», a-t-il estimé, déplorant qu'un quart de siècle après, les accords d'Oslo de 1993 n'avaient abouti à aucun résultat tangible. «Afin de matérialiser la solution à deux Etats, nous reconnaîtrons un Etat palestinien dès que nous serons au pouvoir», a-t-il asséné au cours de son discours de clôture, déclenchant des applaudissements.
Jeremy Corbyn semble ainsi avoir décidé de s'affranchir des accusations régulièrement portées à son encontre d'antisémitisme en raison de ses positions pro-palestiniennes. En mars, en mai puis en août, il avait été épinglé à plusieurs reprises. Le 25 mars 2018, Jeremy Corbyn s'était vu contraint de clarifier ses propos, bien qu'il n'ait jamais remis en cause la légitimité d'un Etat juif. «Le parti travailliste est un parti antiraciste», avait-il martelé dans un communiqué, avant d'ajouter : «Je condamne totalement l'antisémitisme, c'est pourquoi en tant que dirigeant, je veux être clair sur le fait que je ne tolérerai aucune forme d'antisémitisme existant au sein et autour de notre mouvement.»
Dans la dernière affaire en date, le leader des travaillistes britanniques s'est vu reprocher sa présence à une cérémonie qui était supposée rendre hommage au commando terroriste palestinien «Septembre noir» à Tunis, en 2014. Le 13 août, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a estimé sur Twitter que Jeremy Corbyn méritait une «condamnation sans équivoque» pour avoir déposé une couronne de fleurs sur la tombe de membres du commando palestinien qui avait tué 11 athlètes israéliens lors des Jeux olympiques de 1972 à Munich.
A.K.
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