Quand Donald Trump vole au secours des fermiers blancs d'Afrique du Sud
- Avec AFP
Après un tweet du président américain demandant à son secrétaire d'Etat Pompeo de se pencher sur la réforme agraire en Afrique du Sud, le gouvernement sud-africain a réagi, dénonçant une «vision étroite» des Etats-Unis.
Le gouvernement de Pretoria s'est offusqué ce 23 août d'un tweet de Donald Trump s'inquiétant des «saisies de terres et de fermes» en Afrique du Sud, en défendant l'approche «prudente et inclusive» de son projet controversé de réforme agraire.
Dans une de ses saillies électroniques quotidiennes, le président américain a écrit dans la soirée du 22 août qu'il avait chargé son secrétaire d'Etat Mike Pompeo de se pencher sur le dossier de la terre et des meurtres de fermiers blancs en Afrique du Sud.
«J'ai demandé au secrétaire d'Etat Pompeo d'étudier de près les saisies de terre et de fermes, les expropriations et les meurtres de grande ampleur de fermiers en Afrique du Sud», a écrit Donald Trump sur son compte Twitter.
I have asked Secretary of State @SecPompeo to closely study the South Africa land and farm seizures and expropriations and the large scale killing of farmers. “South African Government is now seizing land from white farmers.” @TuckerCarlson@FoxNews
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 23 août 2018
Le gouvernement sud-africain a promptement réagi au tweet du président américain.
«L'Afrique du Sud rejette totalement cette vision étroite qui ne vise qu'à diviser la nation et à nous rappeler notre passé colonial», a-t-il écrit sur son compte Twitter.
South Africa totally rejects this narrow perception which only seeks to divide our nation and reminds us of our colonial past. #landexpropriation@realDonaldTrump@PresidencyZA
— South African Government (@GovernmentZA) 23 août 2018
«L'Afrique du Sud va accélérer le rythme de la réforme d'une façon prudente et inclusive qui ne divise pas la nation», a-t-il ajouté.
South Africa will speed up the pace of land reform in a careful and inclusive manner that does not divide our nation. #landexpropriation@realDonaldTrump@PresidencyZA
— South African Government (@GovernmentZA) 23 août 2018
Le 20 février, dans son discours sur l'état de l'Union, Cyril Ramaphosa avait promis de saisir les terres arables détenues par les fermiers blancs depuis le XVIIe siècle afin qu'elles soient réattribuées à des fermiers noirs. Il avait ainsi affirmé vouloir «soigner les divisions du passé, pour établir une société basée sur des valeurs démocratiques, la justice sociale et les droits de l'homme».
Les opposants à cette modification de la Constitution font valoir qu'une mesure similaire entreprise au Zimbabwe voisin dans les années 1990-2000 avait provoqué une grave crise de la production agricole. Le président sud-africain, issu du monde des affaires et ancien proche de Nelson Mandela, estime pour sa part que ce changement pourrait «débloquer la croissance économique».