Ce 11 juillet, l'Elysée a confirmé qu'Emmanuel Macron s'entretiendrait avec Vladimir Poutine en marge de la finale du Mondial, le 15 juillet 2018. Ce jour-là, le chef d'Etat français se rend à Moscou pour encourager les Bleus lors de la finale de la Coupe du monde de football.
Ce rendez-vous a été pris le soir du 10 juillet au cours d'un bref échange téléphonique entre les deux chefs d'Etat à l'issue de la demi-finale France-Belgique (1-0) à laquelle a assisté Emmanuel Macron à Saint-Petersbourg.
Cette rencontre sera l'occasion pour les deux dirigeants russe et français de poursuivre la détente entamée – verbalement – lors du Forum économique de Saint-Pétersbourg fin mai 2018.
Partenaire fiable
Se montrant moins pugnace que lors de sa première rencontre avec Vladimir Poutine, en 2017 à Versailles, Emmanuel Macron avait vanté les mérites d'un multilatéralisme fort et qualifié la Russie de «partenaire fiable». Après sa rencontre, aux résultats mitigés, avec Donald Trump, un mois plus tôt en avril 2018, le dirigeant français s'était efforcé d'évoquer les questions chères à Vladimir Poutine. Parmi elles, Emmanuel Macron avait défendu le projet d'un monde multipolaire – une géopolitique qui ne serait plus dominée par un gendarme du monde, les Etats-Unis, mais qui associerait plusieurs puissances œuvrant de concert.
Lors du sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) en septembre 2017, le président russe avait ainsi appelé de ses vœux l'émergence d'un «monde multipolaire juste» et de «conditions de développement équivalentes pour tous».
Face à l'unilatéralisme et à l'inconstance du président américain, Emmanuel Macron n'est pas le seul à infléchir sa rhétorique. Malgré le maintien des sanctions européennes contre la Russie, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker avait, de façon surprenante, appelé début juin à cesser le «Russia bashing» et à «renouer avec la Russie».