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Ligne directe : Vladimir Poutine répond en direct aux questions de ses concitoyens

Toujours très suivie en Russie, la séance de questions-réponses à laquelle se prête Vladimir Poutine chaque année à la télévision se tient le 7 juin. L'occasion pour les citoyens de s'adresser directement au chef d'Etat sur les sujets de leur choix.

Jeudi 7 juin

Le président russe s'est exprimé sur la question de sa succession après quatre mandats au total depuis 2001, et sa réélection en mars 2018.  «Bien sûr, j'y pense tout le temps», a-t-il répondu à un journaliste. «En successeur dans le sens classique ? Non», a-t-il développé, poursuivant : «Je ne le prépare pas parce que c'est le peuple russe – et les électeurs – qui vont le choisir.»

«Je veux qu'il y ait une nouvelle génération de responsables en Russie», a ajouté Vladimir Poutine. Le jour de sa réélection, le 18 mars dernier, le président russe avait ironisé : «Croyez-vous que je vais vivre jusqu'à 100 ans ?

Vladimir Poutine a relevé l'importance du conflit syrien pour l'armée russe. «Nous avons fait passer par la Syrie un nombre assez important d'officiers et de généraux», a-t-il expliqué, ajoutant : «Et ils ont compris ce qu'était un conflit moderne.Tout ceci nous a permis d'avancer dans la voie de la modernisation de nos forces armées.»

«Nos militaires se trouvent dans cette région pour assurer les intérêts vitaux de la Russie», a déclaré Vladimir Poutine évoquant le conflit en Syrie, ajoutant que 90% du territoire syrien était sous contrôle des forces syriennes et russes. «Pour l'instant nous n'envisageons pas de retirer ces unités», a-t-il souligné. «Nous ne construisons pas des installations à long terme», a toutefois précisé le président russe.

Sur la question des cryptomonnaies, telles que le Bitcoin, Vladimir Poutine a rappelé la position de la Banque centrale de la Fédération de Russie, selon laquelle ces dernières ne peuvent constituer un moyen de paiement officiel. «Les cryptomonnaies ne sont adossées à rien». Mais le président russe a assuré que le la question était à l'étude, «avec précaution», dans le cadre des échanges financiers internationaux.

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A un journaliste faisant référence au sens de l'humour de Vladimir Poutine, lui demandant quelle était la dernière blague qu'il avait appréciée, le président russe à répondu : «Selon les médias américains le président Trump pousse l'Europe dans les bras de Poutine. Or on nous accuse d'ingérence aux Etats-Unis et en retour, on donne l'Europe à la Russie», a-t-il déclaré. Et d'ajouter : «C'est drôle, c'est du délire.»

Interrogé par un auditeur à propos de rumeurs sur la fermeture possible des réseaux sociaux en Russie, Vladimir Poutine a assuré : «Nous ne ferons rien de tel. Mais moi aussi, je suis inquiet : quand nos services spéciaux me disent qu'ils ne peuvent pas agir en obtenant les identifiants de terroristes en plein pendant un attentat, je suis inquiet. Sans limiter l'espace de liberté sur internet, il faut aussi pouvoir garantir la sécurité.»

Un auditeur résident du Donbass a demandé à Vladimir Poutine s'il pourrait y avoir des violences dans sa région de la part des nationalistes ukrainiens pendant la Coupe du monde de football. Le président russe a prévenu : «Si cela arrive il y aura des conséquences très lourdes pour l'Etat ukrainien.»

S'exprimant sur le volet de la coopération économique, Vladimir Poutine rappelle qu'il revient d'Autriche où la question des sanctions occidentales a été évoquée.

Il estime que les autorités occidentales se rendent peu à peu compte de l'effet contre-productif de ces sanctions et a rappelé que Bruno Le Maire s'était exprimé à cet égard : «Le ministre français de l'Economie a récemment déclaré publiquement qu'il ne fallait pas laisser les Etats-Unis se transformer en gendarme économique mondial.» Et d'ajouter : «Mais les taxes sur l'importation de l'acier et de l'aluminium qui frappent l'Europe, le Mexique et le Canada, ce sont également des sanctions en substance.»

A propos des conflits à travers le monde, Vladimir Poutine cite Albert Einstein : «Je ne sais pas quand la quatrième guerre mondiale aura lieu, mais je peux vous dire comment ; avec des bâtons et des cailloux.» Selon le président russe, «la troisième guerre mondiale signerait la fin de la civilisation». Il estime en outre qu'elle n'arrivera pas car la peur de tous s’entre-tuer serait plus forte.

Interrogé sur la sortie de la crise liée aux sanctions économiques, Vladimir Poutine explique qu'il ne sait pas quand cela se produira, mais il estime qu'une solution arrivera.

Interrogé sur les sanctions économiques qui visent la Russie, Vladimir Poutine déplore : «Il s'agit d'une façon de contenir le développement de la Russie. Pourquoi ? Parce qu'il voient la Russie comme une menace, un concurrent, notamment sur le plan économique.»

Le président russe ajoute : «Je pense que c'est une politique erronée et qu'il faut mettre en place une stratégie constructive. Je crois que nos partenaires en sont plus conscients aujourd'hui.»

En amont de la Coupe du monde de football 2018, 11 stades ont été construits pour la bonne tenue des matches à travers la Fédération de Russie. Après une intervention de l'entraîneur de l'équipe de Russie, Vladimir Poutine a rappelé que la responsabilité de ces infrastructures reviendrait aux régions après le tournoi. Le président russe encourage donc les autorités locales à utiliser ces installations pour promouvoir l'émergence d'une nouvelle génération d'athlètes et il rappelle que d'autres pays n'y sont parfois pas parvenus, notamment après certains Jeux olympiques. Ce qui n'est pas le cas, selon lui, des installations russes de Sotchi.

Scène sans précédent : tout en conduisant, un chauffeur routier pose une question à Vladimir Poutine sur la hausse des prix du carburant. Le président russe le remercie pour cette question et appelle en direct le ministre de l'Energie, Alexandre Novak, pour obtenir une réponse précise à la question du routier.

Vladimir Poutine et le ministre russe de l'Energie mettent en cause les stratégies des compagnies pétrolières et proposent une solution : geler et stabiliser les prix de l'essence.

Le 7 juin, près de 2 millions de questions ont été adressées à Vladimir Poutine pour sa ligne directe avec le peuple russe, selon les informations de l'agence russe Interfax, qui ajoute que les questions continuent d'affluer.

Interrogé par les journalistes sur la question de savoir si la Fédération de Russie traversait une période blanche, noire ou grise, Vladimir Poutine s'est voulu optimiste et a cité, entre autres, une croissance économique couplée à un taux d'inflation très bas. Il se félicite également de l'allongement de l'espérance de vie au sein de la Fédération de Russie.

Ce 7 juin à 11h, le président russe Vladimir Poutine participe à l'émission Ligne Directe, lors de laquelle il répond aux questions posées par ses concitoyens sur un large éventail de sujets, des problèmes de politique internationale à ceux du quotidien.

Selon une tradition désormais bien établie – c'est la 16ème fois que le chef d'Etat se plie à l'exercice – les citoyens russes ont été invités à s'adresser directement au président en lui envoyant les questions qui leurs tiennent à cœur.

L'exercice est toujours très apprécié en Russie, l'année dernière, plus de 3,5 millions de questions avaient été envoyées avant que le direct ne débute, et pendant lequel les Russes peuvent continuer à poser des questions. Ils disposent pour ce faire de plusieurs moyens de communication, des plus récents tels que les réseaux sociaux VKontakte et Odnoklassniki, aux plus traditionnels, tels que le téléphone, les sms ou encore la vidéo.