Slovénie : le conservateur anti-migrants Janez Jansa arriverait en tête des législatives
Allié de Viktor Orban sur la scène européenne, l'ancien Premier ministre de Slovénie arriverait en tête des élections législatives selon les sondages de sortie des urnes. Il devrait néanmoins peiner à rassembler une majorité pour gouverner.
Un nouveau revers se dessine-t-il pour la politique migratoire de Bruxelles ? Le 3 juin, c'est en tout cas un candidat ayant fait campagne sur une ligne anti-migrants, Janez Jansa, du Parti démocratique slovène (SDS), qui se placerait en tête des législatives en Slovénie, selon les sondages de sortie des urnes publiés par la télévision publique RTV. Le parti de l'ancien chef de gouvernement conservateur est crédité de 24,4% des voix.
Derrière Janez Jansa, se placeraient l'indépendant Marjan Sarec (12,6%), qui a fait campagne sur une ligne sociale et anti-corruption, puis le Parti du centre moderne (SMC, centre-gauche) du Premier ministre sortant Miro Cerar (9,8%). Cette formation serait suivie par le parti de gauche Levica (9,5%) et le Parti social-démocrate (centre-gauche), à 9,3%.
S'il sort victorieux des urnes, l'ancien Premier ministre slovène pourrait être en peine pour rassembler une majorité de gouvernement en raison du poids électoral de l'actuelle majorité de centre-gauche. Ainsi, Marjan Sarec pourrait bien être le faiseur de roi.
Janez Jansa, sur la ligne du groupe de Visegrad ?
Contraint de démissionner en 2013 en raison d'une affaire de corruption datant de son premier mandat entre 2004 et 2008, Janez Jansa est désormais activement soutenu par le Premier ministre national-conservateur hongrois Viktor Orban, pourfendeur de la politique européenne de répartition des migrants.
Le dirigeant du Parti démocratique slovène, auparavant classé au centre-droit, a ainsi adopté durant sa campagne une ligne anti-migrants. Il a notamment promis une Slovénie sans immigration, deux ans après avoir été traversée par près d'un demi-million de migrants sur leur chemin vers l'Europe occidentale. Opposé au principe des «quotas» de migrants, Janez Jansa a promis de renforcer la sécurité aux frontières slovènes, se plaçant sur la ligne déjà défendue à Bruxelles par les pays du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie), connus pour leur opposition aux politiques migratoires européennes.
📝 #Opinions :
— RT France (@RTenfrancais) 17 avril 2018
"A l’issue du scrutin du 8 avril, Viktor #Orban représente une triple menace pour l’UE 🇪🇺" d'après Pierre Levy (@Ruptures_fr)
➡️ https://t.co/RJNltTs2vUpic.twitter.com/xZocSsp7ip
Le programme défendu par Janez Jansa s'avère donc contraire aux dispositions de l'Union européenne et au principe de solidarité entre pays européens face à l’accueil des réfugiés. A cet effet, l'UE impose en effet l'accueil d'un nombre minimum de migrants aux pays de l'UE dont la Slovénie, qui s'était engagée à ouvrir ses portes à 567 demandeurs d'asile avant la fin 2017.