La chancelière allemande Angela Merkel a rencontré ce 18 mai le président russe Vladimir Poutine dans la station balnéaire russe de Sotchi pour leur premier tête-à-tête depuis un an.
Sur le dossier syrien, la chancelière allemande a fait part de son inquiétude concernant un décret signé par le président syrien Bachar el-Assad, qui permettrait d'exproprier les réfugiés syriens et rendrait donc leur retour au pays difficile. Vladimir Poutine a pour sa part plaidé pour une dépolitisation de la reconstruction de la Syrie. Le dirigeant russe a contesté la position de l'UE selon laquelle l'Occident se concentrerait uniquement sur l'aide humanitaire mais ne fournirait pas d'argent pour la reconstruction de la Syrie tant que le président Bachar el-Assad ne partagerait pas le pouvoir avec l'opposition.
La détention du journaliste Kyrylo Vychynski, une situation «sans précédent»
Un journaliste de RT a en outre interpellé Angela Merkel sur l'état de la liberté de la presse en Ukraine, où Kyrylo Vychynski, le rédacteur en chef de l'agence Ria Novosti a été arrêté pour avoir simplement fait son travail, lui demandant d'user de son influence auprès de Kiev pour le libérer. «Je vais bien sûr parler avec le président ukrainien et je vais évoquer ce point», a assuré la chancelière allemande. Le président russe a pour sa part confié que la détention de Kyrylo Vychynski pour des accusations de trahison nationale était une situation «sans précédent».
Arrêté en Ukraine, le rédacteur en chef de Ria Novosti a été jugé coupable de fournir «de l'aide à un Etat étranger dans l'exercice de ses activités» et été condamné à 60 jours de détention.
Les deux dirigeants se sont également entretenus sur le projet de gazoduc sous-marin Nord Stream 2 entre la Russie et l'Allemagne via la mer Baltique. Critiqué par Kiev et certains pays européens, qui s'inquiètent que ce projet ne mette un terme au transit de gaz russe via l'Ukraine, Vladimir Poutine s'est montré rassurant. Le président russe a expliqué que Moscou ne considérait pas Nord Stream 2 comme une arme politique mais uniquement comme un projet économique, et que l'arrêt du transit de gaz par l'Ukraine n'était pas envisagé tant qu'il restait rentable. De son côté, Angela Merkel a demandé que la Russie apporte des «garanties» en ce sens pour Kiev.