Le consortium Nord Stream 2 AG a annoncé le 27 mars avoir reçu le jour même les autorisations pour la construction et l’exploitation du gazoduc Nord Stream 2. Après étude sur l’impact environnemental et commercial l’agence maritime et hydrographique allemande a autorisé la pose du gazoduc sur les quelque 30 kilomètres de fonds marins de la mer Baltique faisant partie de sa zone économique exclusive.
«Nous sommes ravis que tous les permis nécessaires soient maintenant en place pour la partie allemande du trajet», a commenté Jens Lange, haut responsable de Nord Stream 2 AG, la société de droit allemand qui gère le projet.
Dans son communiqué, l’entreprise, de droit allemand mais détenue à 100% par le géant russe Gazprom, précise que ces permis sont le résultat d’un large processus mené en conformité avec la loi depuis avril 2017. Elle ajoute que ce processus a démontré que le gazoduc sous-marin Nord Stream 2 était nécessaire à la sécurisation des approvisionnements en gaz de l’Europe et contribuerait à la concurrence sur le marché du gaz de l’Union européenne.
Le communiqué souligne également que le gazoduc contribuera à atteindre les objectifs environnementaux dans la mesure où la génération thermique d’électricité à partir de gaz émet deux fois de CO2 que celle recourant au charbon. Un détail important en Allemagne fortement dépendante du charbon pour sa production d’électricité.
Nord Stream 2 s’est également montré confiante quant à l’attribution des ultimes permis nécessaires de la part de la Finlande, de la Suède, du Danemark… et de la Russie. Selon le communiqué les procédures en cours dans ces pays « se déroulent comme prévu ». Les travaux de construction devraient commençaient dans le courant de l’année 2018.
Les Etats-Unis ont annoncé leur intention d'empêcher la réalisation du projet
Le 20 mars, la porte-parole du département d'Etat américain Heather Nauert avait déclaré lors d'une conférence de presse : «Comme beaucoup de gens le savent, nous nous opposons au projet Nord Stream 2, le gouvernement américain s'y oppose.» Elle avait également laissé entendre que Washington ferait tout pour faire capoter le projet russo-européen de gazoduc.
Auparavant, le 5 mars, les services juridiques du Conseil européen avaient retoqué la demande de la Commission européenne de soumettre le projet aux règles de fonctionnement du marché intérieur de l'énergie. Ils ont en effet estimé que l'UE pourrait enfreindre la Convention des Nations unies sur le droit de la mer si elle décidait d'appliquer ses propres règles à des gazoducs offshores. Ce projet va permettre à la Russie de doubler ses livraisons de gaz vers l'Allemagne via la mer Baltique et réduire la dépendance de l’approvisionnement européen aux aléas du transit par l’Ukraine.