Gaza : le Hamas affirme que la très grande majorité des Palestiniens tués venaient de ses rangs
Le mouvement pro-palestinien du Hamas, qui dirige Gaza, a revendiqué que la majorité des victimes de balles israéliennes étaient des leurs. L'Etat hébreu, tenant de la thèse d'un acte de guerre de la part des manifestants, s'est saisi de ces propos.
Salah al-Bardaouil, un responsable du Hamas – dont la branche politique co-dirige Gaza avec le Fatah – a affirmé le 16 mai 2018 dans la soirée que la très grande majorité des 59 Palestiniens tués trois jours plus tôt par l'armée israélienne dans la bande de Gaza appartenaient au Hamas. Evoquant pour sa part 62 morts (trois Palestiniens décédés n'auraient pas été encore identifiés), le responsable politique détaille : «Lors des dernières confrontations, si 62 personnes sont mortes en martyrs, 50 étaient du Hamas.»
Hamas official, Dr. Salah Al-Bardawil is clear about terrorist involvement in the riots pic.twitter.com/p5My6JGQRr
— IDF (@IDFSpokesperson) 16 mai 2018
Une affirmation dont Israël s'est immédiatement saisie pour contester le caractère pacifique de la contestation palestinienne, faisant allusion à la branche armée du Hamas, considérée comme terroriste par de nombreux pays. Dans un entretien à la RTBF, l'ambassadeur d’Israël en Belgique, Simona Frankel, avait ainsi déclaré le 15 mai que les dizaines de personnes tuées par des tirs israéliens au cours de la manifestation dans la bande de Gaza, étaient toutes «des terroristes».
#Tsahal sur #Twitter : la guerre de la communication face aux «terroristes du #Hamas»
— RT France (@RTenfrancais) 17 mai 2018
➡️https://t.co/6yM8aHqlKHpic.twitter.com/Wk1rRxnivG
Pour le porte-parole du gouvernement israélien, Ofir Gendelman, ce responsable du Hamas «dévoile la vérité». «Les soldats de l'armée israélienne ne nous ont pas défendu contre une manifestation pacifique. [Au contraire] c'était un acte de guerre du Hamas», a-t-il écrit sur Twitter.
De son côté, le Hamas a dit soutenir la mobilisation, tout en assurant qu'elle émanait de la société civile et qu'elle était pacifique. L'armée israélienne accuse de son côté le Hamas, qu'elle considère comme «terroriste», de s'être servi du mouvement pour mêler à la foule des hommes armés ou disposer des engins explosifs le long de frontière.
«La situation à Gaza a très peu à voir avec le transfert de l'ambassade américaine à Jérusalem», a commenté le président du Parlement israélien, Youli Edelstein, lors d'un déplacement à Paris le 16 mai. «C'est une action très bien planifiée du Hamas qui utilise les populations, y compris des femmes, des enfants, des adolescents, comme boucliers humains», a-t-il ajouté.
PM Netanyahu: IDF soldiers are not defending us from some peaceful demonstration. This was an act of war by Hamas.
— Ofir Gendelman (@ofirgendelman) 16 mai 2018
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a lui jugé «blasphématoire» de comparer à des «terroristes» les dizaines de manifestants tués à Gaza par des tirs israéliens.
Lire aussi : Pour le député UDI Meyer Habib, Israël a «l'armée la plus morale au monde» (VIDEO)