«Programme nucléaire secret iranien» : les réactions après les «preuves» de Netanyahou
La présentation de Benyamin Netanyahou, qui visait à démontrer l'existence d'un «programme nucléaire secret iranien», a provoqué plusieurs réactions à l'échelle internationale, partagées entre approbation et méfiance.
Au lendemain de la démonstration de Benyamin Netanyahou sur le présumé programme nucléaire iranien dit «secret», les réactions se sont multipliées aux quatre coins du monde.
🔴 Dans un discours en direct à la télévision, le Premier ministre israélien a présenté des graphiques, accusant Téhéran d'entretenir un programme nucléaire secret
— RT France (@RTenfrancais) 30 avril 2018
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En premier lieu, Téhéran a qualifié le chef d'Etat israélien de «menteur invétéré, en panne d'idées». Le ministre des Affaires étrangères iranien a en effet fustigé des allégations «éculées, sans intérêt, et honteuses» et a comparé la présentation israélienne à «un bluff ressassé» utilisé par des «dirigeants sionistes [qui] ne voient pas d’autres moyens d'assurer la survie de leur régime illégal.»
Washington a de son côté affirmé «avoir connaissance de ces documents depuis un certain temps». Alors qu'il s'était entretenu avec Benyamin Netanyahou dimanche 29 avril en Israël, le nouveau secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a déclaré à la presse, à bord de l'avion qui le reconduisait aux Etats-Unis : «Je sais qu'il y a des gens qui disent que ces documents ne sont pas authentiques. Je peux vous confirmer que ces documents sont réels, qu'ils sont authentiques».
Allant dans le même sens, la Maison Blanche avait par ailleurs déjà publié un communiqué accusant «l'Iran [de disposer] d'un solide programme d'armes nucléaires clandestin [et d'avoir essayé], en vain, de le cacher au monde et à son propre peuple.»
Côté français, un communiqué de l'Elysée annonce que le président de la République s'est entretenu par téléphone avec le Premier ministre israélien le 30 avril. Le texte précise qu'Emmanuel Macron a «réaffirmé l’importance que revêt pour la France la sécurité d’Israël» tout en soulignant «la nécessité de veiller à la stabilité régionale et d’éviter toute escalade».
De son côté, Moscou a affiché une certaine méfiance. Le haut diplomate russe Mikhaïl Oulianov a commenté sur le ton de l'ironie : «Malheureusement, à en juger par les commentaires de Washington, certains hommes politiques américains ont réussi à analyser dans les plus brefs délais ces 100 000 documents.»
Depuis Tel Aviv, le 30 avril, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a assuré qu'Israël disposait de nouvelles «preuves concluantes» d'un programme secret iranien visant à se doter de l'arme nucléaire. Devant un écran diffusant des photos et des vidéos et affichant à un moment, en gros caractère le texte «l'Iran a menti», il a présenté schémas et graphiques afin d'appuyer ses accusations, comme six ans plus tôt devant l'ONU. Il en a déduit que l'accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015 était «basé sur des mensonges» et donc, invalide.
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