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Pour sensibiliser contre les fake news, le New York Times cite en exemple... un fait avéré

Le New York Times s'est-il laissé emporté par son zèle à vouloir supprimer les «théories du complot d'extrême droite qui foisonnent sur Facebook» ? Le quotidien a en tout cas cité en exemple un fait avéré, le contraignant à publier une correction.

La chasse aux fake news est une affaire complexe remplie d'écueils dans lesquels même les meilleurs experts peuvent tomber. Le New York Times, pas étranger au phénomène, en a une nouvelle fois fait l'amère expérience dans un article publié le 21 avril. Ironie du sort, l'article en question traitait... des fake news qui existent sur Facebook.

Pour expliquer à quel point le géant des réseaux sociaux est infesté de «théories du complot d'extrême droite», la journaliste Nellie Bowles a eu la bonne idée de s'appuyer sur un exemple déniché sur la plateforme en question. Elle a ainsi étayé son propos en évoquant une prétendue «fausse information» largement partagée sur le réseau, selon laquelle l'Autorité palestinienne paye une somme aux familles des Palestiniens morts en se battant contre Israël.

Manque de chance, cette information est pourtant un fait avéré. Introduit en 1964 par le Fatah, le fonds des martyrs de l'Autorité palestinienne a en effet pour objectif de verser une allocation mensuelle aux familles de Palestiniens tués, blessés ou emprisonnés pour avoir attaqué des Israéliens. Si l'Autorité palestinienne et Israël sont en désaccord sur le bien-fondé du fonds, le premier estimant qu'il s'agit d'un dédommagement pour les martyrs, le second d'un financement indirect du terrorisme, son existence n'est remise en cause par personne.

Ce qu'a fini par concéder le 22 avril le New York Times dans un encart à la fin de l'article : «Une version antérieure de cet article incluait à tort une référence aux actions palestiniennes comme un exemple de théorie du complot d'extrême droite qui touchent Facebook. En fait, les responsables palestiniens ont reconnu avoir effectué des versements aux familles des Palestiniens tués lors d'attaques contre des Israéliens ou condamnés pour des actes terroristes et emprisonnés en Israël. Ce n'est pas une théorie du complot.»

Pas sûr que cette nouvelle péripétie ne soit à même de rassurer les internautes sur la lutte dans laquelle se sont engagés les médias et les pouvoirs publics contre la propagation des fake news.

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