Dans sa volonté affichée de lutter contre «le complotisme et et le populisme», Emmanuel Macron a annoncé le 3 janvier à l'occasion de ses vœux à la presse un projet de loi visant à «protéger la vie démocratique». Evoquant «la vérité» ou encore «la liberté d'expression», le président de la République a expliqué que l'Etat souhaitait surveiller la façon dont les informations sont produites.
Une annonce qui n'a pas manqué de faire réagir les internautes, qui sont, au même titre que les plateformes de diffusion et les médias étrangers, directement concernés par cette mesure. Non sans ironie, certains comparent la «validation de la vérité par "Jupiter"» aux dispositifs déployés par le dirigeant nord-coréen Kim Jung Un ou encore à la Pravda de l'époque soviétique.
Un internaute juge pour sa part qu'Emmanuel Macron souhaite que seuls «ses amis» puissent dire «la vérité», accompagnant son message d'un récapitulatif des principaux actionnaires des médias français, mis à jour en décembre dernier par Le Monde diplomatique.
«[Emmanuel] Macron dit non à la propagande médiatique» ironise un autre, présentant le président bras ouverts devant les innombrables unes qui lui sont consacrées depuis des mois.
Usant du même ton, un autre relève un passage du discours d'Emmanuel Macron dans lequel il critique la proximité du pouvoir politique et des médias, l'accolant à ses photos de vacances diffusées dans VSD.
Toujours dans la même veine, un autre utilisateur de Twitter, soucieux de mener la chasse aux «fake news», demande des éclaircissements au chef d'Etat quant à ses déclarations radicalement contradictoires, dont l'une doit, en vertu de la plus simple logique, être fausse : «Je suis socialiste» et «Je ne suis pas socialiste».
D'autres, enfin s'interrogent sur le contenu de la loi promise par Emmanuel Macron. Le socialiste Rachid Temal estime que la mesure est inutile étant donné que la poursuite des «fake news» est déjà prévue par l'article 27 de la loi du 29 juillet 1881.