Selon les informations de l'agence Reuters, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré le 24 avril que les Etats-Unis, d'après lui, ne souhaitaient pas quitter la Syrie, malgré les annonces de Donald Trump allant dans ce sens. Lors d'une adresse à la presse depuis Pékin, où il se trouve en visite officielle, le chef de la diplomatie russe a également dit qu'il espérait un éclaircissement en matière de coopération internationale sur le dossier syrien, après s'être entretenu avec ses partenaires français à ce sujet.
La veille, à Pékin également, Sergueï Lavrov avait déploré : «J'ai entendu que le président Macron avait appelé à maintenir des forces en Syrie, même lorsque le dernier terroriste serait tué ou expulsé du pays.» Le ministre avait dénoncé, à ce sujet, «une posture coloniale».
Le flou syrien de Washington
Les intentions des autorités américaines en ce qui concerne le devenir de leurs forces armées sur le sol syrien ne sont pas évidentes à lire.
Le 29 mars, Donald Trump avait publiquement déclaré que Washington allait se «désengager de Syrie très vite», laissant «d'autres s'en occuper». Mais, peu de temps après cette déclaration présidentielle, le département d'Etat des Etats-Unis avait fait savoir qu'il ignorait tout d'un éventuel plan de retrait des troupes américaines stationnées en Syrie – dont le nombre total serait de 2 000 hommes, comme l'a reconnu le Pentagone en décembre 2017, après avoir longtemps soutenu n'avoir que quatre fois moins de militaires au sol.
Puis, le 15 avril, à l'occasion d'une interview fleuve télévisée, le président de la République française Emmanuel Macron affirmait avoir convaincu Donald Trump qu'il était «nécessaire» de rester en Syrie, suscitant un recadrage de la Maison Blanche le lendemain. «La mission américaine n'a pas changé. Le président a clairement fait savoir qu'il voulait que les forces américaines rentrent dès que possible», avait assuré la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders.
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