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Moscou balaie les soupçons américains visant Damas sur une possible attaque chimique

Alors que Washington, s'appuyant sur les dires d'organisations controversées, soupçonne à nouveau Damas de faire usage d'armes chimiques en Syrie, le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie dément ces accusations.

La Russie a affirmé, ce 8 avril, que le gouvernement syrien n'avait pas employé d'armes chimiques dans le cadre de son opération militaire  contre les rebelles islamistes à Douma, dans la Ghouta orientale, contrairement à ce que soupçonnent les Etats-Unis. «Nous démentons fermement cette information», a déclaré le général Iouri Evtouchenko, chef du Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie, selon des propos rapportés par les agences russes. 

«Nous sommes prêts, une fois que Douma sera libérée, à envoyer immédiatement des spécialistes russes en défense nucléaire, chimique et biologique pour recueillir les données qui confirmeront que ces assertions sont montées de toutes pièces», a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis ont dénoncé le 8 avril une possible attaque chimique des forces syriennes dans la Ghouta orientale, ultime poche rebelle aux portes de Damas. Washington s'est appuyé, dans ses accusations, sur l'organisation controversée des Casques blancs, qui a dénoncé un recours au «gaz de chlore toxique», ce qui a été immédiatement démenti par les médias publics syriens. Le tout aussi controversé Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a pour sa part fait état de dizaines de cas de suffocation, dont certains mortels, sans toutefois se prononcer sur l'emploi ou non d'armes chimiques.

«Ces informations, si elles sont confirmées, sont effroyables et exigent une réponse immédiate de la communauté internationale», a affirmé la porte-parole du département d'Etat américain Heather Nauert dans un communiqué. «La Russie, avec son soutien sans faille au régime, porte la responsabilité finale de ces attaques brutales», a-t-elle même ajouté, signifiant donc que Moscou était automatiquement tenu pour responsable par Washington de tout éventuel incident chimique en Syrie, avant même que soit vérifiée son origine...

Depuis le début de l'année 2018, les Occidentaux accusent Damas d'avoir à plusieurs reprises bombardé avec des barils de chlore les populations d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, et de la région de la Ghouta, à l'est de Damas, notamment. Les allégations reposent néanmoins sur des informations fournies par les organismes à l'objectivité contestable que sont l'OSDH et les Casques blancs.

Le gouvernement syrien a démenti fin janvier avoir utilisé des armes chimiques. Moscou a dénoncé de son côté une «campagne de propagande», visant à accuser le gouvernement syrien d'attaques dont «les auteurs ne sont pas identifiés».

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