International

Devant le lobby pro-israélien américain, BHL célèbre le destin commun des juifs et des Kurdes

Lors de la conférence annuelle de l'AIPAC, Bernard-Henri Lévy a prononcé un discours à la gloire des combattants kurdes, qu'il a comparés au peuple juif, reprochant à l'Occident, et en particulier à Washington, d'avoir lâché les Kurdes.

Lors de la conférence annuelle de l'American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), organisation américaine pro-israélienne, l'écrivain et philosophe français Bernard-Henri Lévy (BHL) a prononcé le 4 mars 2018 un vibrant plaidoyer en faveur des Kurdes de Syrie et d'Irak. L'intervention, peu relayée dans la presse, fait toutefois l'objet d'un article publié ce 5 mars sur le site de la revue fondée par le philosophe, La règle du jeu. «Bernard-Henri Lévy fut longuement applaudi lorsqu’il évoqua la communauté de destin entre les peuples juif et kurde», y est-il écrit.

Le compte rendu souligne également l'importance de l'AIPAC pour la cause kurde, chère au philosophe médiatique. «L’AIPAC est la plus nombreuse et l’une des plus puissantes organisations juives américaines. C’est une sorte de CRIF à l’échelle d’un continent et d’une hyper-puissance», détaille le site. De fait, l'AIPAC, proche de la droite israélienne et du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, se définit sur son site comme un «lobby pro-Israël» dont l'une des missions est d'«informer les décideurs des liens qui unissent les Etat-Unis et Israël».

Lire aussi : A Saint-Germain-des-Prés, Valls, BHL, Hidalgo, Fourest et Kouchner affichent leur soutien aux Kurdes

Les Kurdes «lâchés» par Donald Trump, selon BHL

Mais BHL n'en est pas resté là. Afin de défendre la cause kurde, le philosophe multiplie les initiatives. Ce 6 mars, son film documentaire Peshmerga, ajouté en dernière minute (mais hors compétition) au festival de Cannes en 2016, devrait être projeté devant plusieurs membres du Congrès américain. D'après le site pro-kurde Rudaw, Bernard-Henri Lévy espère qu'avec ce documentaire il saura toucher «le cœur battant de la démocratie américaine»... plutôt que la Maison-Blanche.

La politique kurde de Donald Trump, en effet, ne le convainc pas. Selon son site, il a été applaudi à la conférence de l'AIPAC lorsqu'il a «grond[é] contre le lâchage par l’Occident, et en particulier par l’Amérique, de la seule force qui, sur le terrain, a fait face à Daesh dès le premier instant» – même si, de leur côté, les Turcs reprochent régulièrement aux Etats-Unis, précisément, leur soutien militaire aux milices kurdes du Nord syrien.

En outre, si BHL n'a de cesse de vitupérer les autorités syriennes et de soutenir la cause des groupes armés anti-gouvernementaux dans le pays, il est à noter que ce sont des milices pro-Damas qui sont venues prêter main-forte, fin février dans la région d'Afrin, aux Forces démocratiques syriennes (FDS, une coalition arabo-kurde dirigée par les Unités de protection du peuple ou YPG), attaquées par l'armée turque.

Lire aussi : Syrie: Washington a «provoqué» l'intervention d'Ankara en livrant des armes aux Kurdes, selon Moscou