Le gouvernement syrien aurait rejeté une demande d'intervention militaire adressée par les dirigeants kurdes de la région d'Afrin pour les épauler dans leur résistance à l'assaut que mène depuis plusieurs jours l'armée turque dans la région.
Selon le correspondant de RT sur place, l'accord dont auraient discuté les autorités syriennes et les milices kurdes aurait eu pour but d'organiser une intervention de l'armée syrienne. Il aurait finalement échoué en raison du refus des Unités de protection du peuple (YPG), milices kurdes très actives dans la zone, de déposer préalablement les armes – condition sine qua non posée par Damas.
Le média libanais al-Masdar, citant plusieurs sources basées à Alep, confirme également l'échec de cet accord, qui aurait constitué un tournant dans le conflit syrien.
Ce n'est pas la première fois que l'hypothèse est évoquée d'une intervention armée de Damas dans le contexte de l'opération Rameau d'olivier lancée par Ankara en territoire syrien. Le 12 février dernier, un commandant des YPG, Sipan Hamo, avait envoyé un signal à destination du gouvernement syrien : «Nous n'avons aucun problème à envisager une arrivée des troupes syriennes à Afrin pour défendre la frontière face à l'occupation turque.» Plusieurs observateurs y avaient vu le signe d'une éventuelle intervention militaire de Damas, alors que plusieurs sources citées par la chaîne arabe al-Mayadin le 15 février évoquaient également cette possibilité.
La Turquie a lancé le 20 janvier une offensive contre la région syrienne d'Afrin pour chasser de sa frontière les milices YPG, organisation classée «terroriste» par Ankara mais alliée de Washington dans la lutte contre le groupe Etat islamique. Sur le terrain, l'offensive de l'armée turque s'est intensifiée ces derniers jours avec des raids aériens et de violents combats frontaliers qui provoquent le déplacement de milliers de personnes.
Lire aussi : Syrie : «Nous voulons faire à Idlib ce que nous avons fait à Afrin», prévient Erdogan