«Les livraisons incontrôlées d’armements modernes du Pentagone aux combattants pro-américains dans le nord de la Syrie […] ont contribué à l'escalade rapide des tensions et ont provoqué l'opération spéciale turque», a fait savoir le 20 janvier 2018 le ministère russe de la Défense dans un communiqué, au sujet de l'opération «Rameau d'olivier» lancée par la Turquie sur la région syrienne d'Afrin. Qualifiant les actions des Etats-Unis dans la région de «provocatrices», la Défense russe a en outre accusé la Maison Blanche de vouloir «l'anéantissement de la souveraineté syrienne».
Dans un second communiqué, le ministère russe de la Défense a également affirmé que l'opération militaire turque en cours avait incité les forces russes stationnées dans la région à regrouper et à déplacer des unités de la police militaire russe et des agents du Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit vers le village de Tell-Adjar, à l'est de la ville d'Afrin.
Enfin, la Russie continue de surveiller la situation et s'est dite prête à venir en aide aux civils fuyant les zones de combat.
De son côté, le ministère russe des Affaires étrangères a fait savoir que Moscou était «préoccupé» par l'offensive turque en Syrie, et appelait à la retenue.
Une décision de Washington à l'origine de l'intervention turque ?
L'aide militaire américaine aux combattants kurdes a suscité à de nombreuses reprises de vives critiques de la part de la Turquie, alliée de Washington au sein de l'OTAN. La récente décision américaine de créer en Syrie une armée aux frontières de 30 000 hommes afin d'empêcher la renaissance de Daesh, et d'en confier la direction aux Unités de protection du peuple kurdes (YPG), ennemis jurés de la Turquie, avait provoqué l'ire de Recep Tayyip Erdogan.
Le président turc avait menacé le 15 janvier de «tuer dans l’œuf» la force «terroriste» parrainée par les Etats-Unis en Syrie.
Ce 20 janvier, le chef d'Etat turc a déclaré que l'opération militaire turque visant la ville syrienne d'Afrin – l'opération «Rameau d'olivier» – avait «de facto commencé sur le terrain».