La Turquie voit rouge après l'annonce de Washington de déployer une force frontalière dans le nord de la Syrie à la lisière de la frontière turque. Plusieurs médias locaux ont rapporté le 15 janvier que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait qualifié ladite force d'«armée terroriste».
L’administration américaine envisagerait entre autres de porter son effectif à 30 000 hommes, et d'en confier la direction aux Unités de protection du peuple kurdes (YPG) ennemis jurés de la Turquie. «L’Amérique a avoué qu’elle était en train de constituer une armée de terroristes à notre frontière. Ce qui nous revient, à nous autres, c’est de tuer dans l’œuf cette armée terroriste», a déclaré Recep Tayyip Erdogan dans un discours cité par l'AFP. Jugeant l’initiative américaine «inacceptable», le chef de l’Etat turc a en outre déclaré que son armée était déterminée à se battre «jusqu'à ce qu’il ne reste pas un seul terroriste le long [des] frontières».
L'aide militaire américaine aux Kurdes a suscité à de nombreuses reprises de vives critiques de la part de la Turquie, l'un des principaux alliés de Washington au sein de l'OTAN. Par ailleurs, les troupes turques sont déjà déployées en Syrie. Ankara y assure la sécurité au sein de la quatrième zone de désescalade dans la province frontalière d'Idlib. Récemment, Recep Tayyip Erdogan n’a pas écarté l’éventualité d’une opération contre la région syrienne d'Afrin au nord-ouest de la Syrie pour la débarrasser de «la terreur kurde».