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Présidentielle tchèque : Milos Zeman nettement en tête, selon les résultats partiels du premier tour

Le président sortant tchèque, Milos Zeman, vétéran de la gauche qui ne fait pas mystère de ses positions hostiles à l'immigration, arrive nettement en tête du premier tour de l'élection présidentielle, après le dépouillement de 50% des bulletins.

Pas de surprise lors du premier tour de l'élection présidentielle en République tchèque, qui s'est déroulée les 12 et 13 janvier. Favori des sondages, le président sortant Milos Zeman, 73 ans, est crédité de 41,99% des voix après le dépouillement de la moitié des bulletins. Il devance largement l'ancien patron de l'Académie des sciences, Jiri Drahos, 68 ans, un centriste résolument pro-européen, qui n'en a réuni que 25,05%. Les deux hommes devraient donc s'affronter au deuxième tour qui se tiendra les 26 et 27 janvier prochain.

Derrière eux, l'ancien ambassadeur de la République tchèque France, Pavel Fischer, arrive troisième avec 9,39% des suffrages, suivi de près par l'homme d'affaires et auteur de chansons à succès Michal Horacek, 8,74%, et le médecin Marek Hilser, 8,69%. Le taux de participation, selon les estimations de l'agence CTK, était d'environ 60%, comparable à celui enregistré lors de la présidentielle de 2013, la première à se dérouler au scrutin universel direct qu'avait remportée Milos Zeman.

Milos Zeman, une personnalité à part

Le président tchèque dénote dans le paysage politique européen, n'hésitant à critiquer sévèrement certaines décisions de l'Union européenne. Opposant de longue date à l’accueil des migrants, Milos Zeman a en effet mené la fronde avec la Hongrie, la Slovaquie et la Pologne contre l'imposition de quotas de migrants par l’UE qui exige que les Etats-membre accueillent des réfugiés proportionnellement à leur population, leur taille et leurs moyens financiers. Issu de la gauche, le président tchèque estime que «l’intégration des communautés musulmanes en Europe est presqu’impossible» et décrit l’afflux de migrants venant d’Afrique et du Moyen-Orient comme «une invasion organisée».

Depuis qu'il a accédé au poste de président en 2013, Milos Zeman s'est également prononcé à plusieurs reprises en faveur de l'abolition des sanctions contre la Russie et de la restauration de liens économiques et politiques avec Moscou. Interrogé sur ses prises de positions qui ne sont pas monnaie courante au sein du bloc, le chef de l'Etat avait répondu par un trait d'humour en mars dernier, avouant être «un agent russe [...] un agent du leader chinois Xi Jinping et de la nouvelle administration du président américain Donald Trump.»

Il se démarque également par son souhait de faire avancer le droit au port d'armes dans son pays – mais aussi en Europe – afin de permettre aux citoyens de se défendre en cas d'attaque terroriste. Ouvertement hostile aux journalistes depuis de nombreuses années, Milos Zeman a allié sa passion pour les armes à son humour grinçant lors d'une conférence de presse en octobre dernier, présentant la réplique d'un AK-47 reçu en cadeau sur lequel était inscrit la mention «pour les journalistes».

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