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Cologne : la porte-parole de l'AfD dénonce un tweet en arabe de la police, qui porte plainte

L'Allemagne inaugure une nouvelle loi, entrée en vigueur le 1er janvier, qui vise spécifiquement les réseaux sociaux. Beatrix von Storch, porte-parole du parti anti-immigration Alternative pour l'Allemagne est la première à en faire l'objet.

Visant les propos jugés haineux publiés sur les réseaux sociaux, la «Netzdurchsetzunggesetz», loi votée par le Parlement allemand en juin 2017 est entrée en vigueur ce 1er janvier. Et sa première application n'a pas tardé. La porte-parole du parti souverainiste et anti-immigration Alternative pour l'Allemagne (AfD) Beatrix von Storch a ainsi vu certaines de ses publications retirées de Twitter et de Facebook.

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La responsable de l'AfD y dénonçait l'utilisation de la langue arabe dans un tweet de vœux du Nouvel An de la police allemande de la région Rhénanie-du-Nord-Westphalie, publié le 31 décembre. «La police de Cologne souhaite un joyeux réveillon à tous les habitants», annonçait un tweet accompagné notamment du hashtag #Köln (Cologne), ville où une vague d'agressions sexuelles avaient émaillé les festivités dans la nuit de la Saint-Sylvestre 2016.

Bien que les vœux de la police aient été publiés également en allemand, en français et en anglais, l'usage de l'arabe a indigné Beatrix von Storch, laquelle a publié le jour même un message incendiaire. «Mais que diable se passe-t-il dans ce pays ? Comment se fait-il que le site officiel de la police [...] tweete en arabe ? Faut-il comprendre : amadouer les gangs d'hommes violeurs musulmans barbares ?»

Les messages de soutien concernés aussi... mais pas tous

La nouvelle loi allemande, dite «loi pour le respect sur les réseaux sociaux» , ne semble rien laisser passer. Depuis le 1er janvier, Twitter et Facebook sont tenus d'effacer rapidement les propos signalés comme incitant à la haine, sous peine d'être frappés par une lourde amende de plusieurs millions d'euros.

Un tweet de soutien à Beatrix von Storch d'Alice Weidel, co-présidente de l'AfD a ainsi été rendu inaccessible en Allemagne. Une décision qui a suscité en cascade de la part du parti souverainiste un nouveau message de soutien à cette dernière... lequel n'a toutefois pas été traité à son tour par les réseaux sociaux comme une incitation à la haine.

L'autre co-président de l'AfD, Alexander Gauland, a dénoncé pour sa part une législation «liberticide». «Ces méthodes dignes de la Stasi me rappellent [l'Allemagne de l'Est]», a-t-il déploré, cité par l'AFP, en référence à l'ancienne police politique du régime communiste est-allemand.

La police de Cologne, conformément au code pénal allemand et à la nouvelle loi, a porté plainte et le parquet s'est saisi du dossier.

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