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Pour Jean-Yves Le Drian, Abdelaziz Bouteflika est «intellectuellement parfaitement en forme»

Le ministre Jean-Yves Le Drian a rassuré, le 8 décembre, sur l'état de santé d'Abdelaziz Bouteflika. Victime d'un AVC en 2013, le président algérien est pourtant régulièrement critiqué par ses opposants pour son inaptitude physique à gouverner.

«Intellectuellement, il est parfaitement en forme [et physiquement] il est plus fatigué mais ça peut arriver à un certain âge», a affirmé Jean-Yves Le Drian le 8 décembre sur France Inter en évoquant la santé d'Abdelaziz Bouteflika. Le ministre des Affaires étrangères est ainsi revenu sur la visite d'Emmanuel Macron en Algérie le 6 décembre et sa rencontre avec le président algérien. 

«[Emmanuel Macron] a pu échanger longuement avec [Abdelaziz Bouteflika] sur l'ensemble des questions sur la relation bilatérale entre l'Algérie et la France mais aussi sur la situation du monde. C'était un échange qui était utile. Il a parlé avec le président Macron de manière longue et ç'a permis d'avoir un échange approfondi sur l'ensemble de nos relations», a également souligné Jean-Yves Le Drian.

Confirmant les dires de Jean-Yves Le Drian, le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia, cité par l'agence APS, soutient qu'Abdelaziz Bouteflika «se porte bien [et] dirige bien le pays».

Des propos qui viennent contredire certaines critiques sur l'état de santé du président Abdelaziz Bouteflika. En effet, le média algérien TSA avait relayé l'appel du 27 août du parti d'opposition Jil Jadid qui demandait l'organisation d'une «élection en toute urgence d'un nouveau président de la République». Pour appuyer cette requête, le parti exigeait l'application de l'article 102 de la constitution algérienne.

Celui-ci stipule que «lorsque le président de la République, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit, et [...] propose, à l’unanimité, au Parlement de déclarer l’état d’empêchement», c'est-à-dire la destitution du président.  

Victimes d'un AVC en 2013, Abdelaziz Bouteflika, 80 ans, a effectivement des séquelles qui affectent sa mobilité et son élocution. Il n'apparaît ces dernières années que rarement en public et sa santé fait régulièrement l'objet de spéculations.

En avril 2016, Manuel Valls, alors Premier ministre, avait créé la polémique avec un tweet. Dans celui-ci était inséré un cliché d'Abdelaziz Bouteflika, aux côtés de l'alors chef du gouvernement, lors d'une rencontre franco-algérienne. La posture du président avait fait l'objet de nombreux commentaires, moquant notamment l'attitude absente du chef d'Etat algérien.

Abdelaziz Bouteflika, à la tête de l'Etat depuis 1999

Elu pour la première fois en 1999, Abdelaziz Bouteflika en est à son quatrième mandat à la tête du pays. Son parti, le FLN, au pouvoir depuis 1962, est aujourd'hui contesté dans les urnes. S'il a remporté les élections locales le 24 novembre, le FLN a perdu de nombreuses communes (près de 400) dans un scrutin boudé par plus de la moitié des électeurs, selon les résultats officiels annoncés.

La prochaine élection présidentielle en Algérie est prévue pour 2019.

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