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En Algérie la question de la vacance du pouvoir et d'une destitution de Bouteflika refait surface

Frappé par un AVC en 2013, Abdelaziz Bouteflika ne serait plus en mesure de diriger l'Algérie selon le parti d'opposition Jil Jadid qui appelle à la mise en application de l'article 102 de la constitution permettant sa destitution.

La question de la santé du président algérien Abdelaziz Bouteflika et de sa capacité à diriger le pays n'en finit plus d'agiter le débat politique national. En cette rentrée politique, la polémique resurgit après qu'un parti d'opposition a demandé la destitution du chef de l'Etat, une hypothèse aussitôt rejetée par le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), la chambre basse du Parlement.

Comme le rapporte TSA, le parti d'opposition Jil Jadid a lancé le 27 août dernier un appel à organiser «l'élection en toute urgence d'un nouveau président de la République», estimant qu'Abdelaziz Bouteflika, ayant notamment subi un accident vasculaire cérébral en 2013, n'était plus en mesure d'exercer ses fonctions. «L'actuel président de la République aurait dû consentir à provoquer des élections anticipées : malheureusement, il n'est pas homme à considérer l'intérêt du pays», dénonce Sofiane Jilali, président de Jil Jadid, dans un communiqué relayé par la presse algérienne. 

Jil Jadid demande l'application de l'article 102 de la constitution algérienne. Celui-ci stipule que «lorsque le président de la République, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit, et [...] propose, à l’unanimité, au Parlement de déclarer l’état d’empêchement», c'est-à-dire la destitution du président. Le parti d'opposition ajoute qu'il appartient au peuple d'obtenir l'application de cet article.

Cette déclaration a provoqué l'indignation du président de l’APN, Saïd Bouhadja. Profitant du discours qu'il a prononcé pour l'ouverture de la session parlementaire le 4 septembre, celui-ci a estimé que «les élections [étaient] la voie unique de la légitimité et le développement de l’édifice démocratique». Jugeant qu'Abdelaziz Bouteflika, réélu en 2014 avec 81,5% des voix, avait été «plébiscité par le peuple algérien à l’issue d’un suffrage transparent et démocratique», il a jugé que l'hypothèse d'une proposition de destitution dépassant «l'éthique politique».

Agé de 77 ans, Abdelaziz Bouteflika ne se déplace plus qu'en fauteuil roulant depuis son AVC de 2013 après lequel il avait été hospitalisé à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris. Depuis plusieurs années, les rumeurs sur les facultés cérébrales du chef de l'Etat algérien vont bon train, de nombreux observateurs considérant que son frère cadet Saïd Bouteflika exerce de facto le pouvoir.

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