Le Pentagone a reconnu le 6 décembre avoir jusqu'ici largement sous-évalué le nombre de ses soldats déployés en Syrie. Dans un communiqué publié sur le site du département de la Défense, le colonel Robert Manning a en effet annoncé que 2 000 soldats américains étaient présents dans le pays.
Une annonce faîte selon lui, pour «donner au peuple américain une meilleure idée de l'engagement des forces américaines dans la région». Jusqu'à présent, et malgré un lapsus quelque peu embarrassant sur le sujet, le chiffre officiel avancé par Washington était de 500 hommes, dont la mission était de combattre l'Etat islamique.
Si Washington reconnaît aujourd'hui avoir une présence militaire bien plus importante en Syrie, ce n'est pas pour annoncer dans la foulée se désengager du pays, bien au contraire. La campagne pour vaincre Daech – en passe d'être totalement éliminé du pays – entre désormais dans une «nouvelle phase» selon le Pentagone. Ce dernier assure vouloir prévenir une «résurgence» du groupe terroriste et s'assurer de «stabiliser les zones libérées».
Réaffirmant, à l'instar du Secrétaire d'Etat James Mattis, le soutien de Washington au processus de Genève, le colonel Robert Manning a définitivement posé les jalons d'une présence militaire américaine à long terme.
Le processus de Genève entend discuter de l'application de la résolution 2254 de l'ONU qui évoque la mise en place d'«une autorité de transition dotée des pleins pouvoirs exécutifs». Il s'agit donc de trancher l'épineuse question du départ ou du maintien de Bachar el-Assad. Autrement dit, Washington ne compte pas se retirer du théâtre syrien sans savoir avec certitude quels acteurs il y laissera.