La défaite imminente de groupe terroriste Etat islamique en Syrie, en passe d'être totalement éliminé du pays, pousse le gouvernement américain à adapter sa stratégie, selon un article du Washington Post daté du 23 novembre.
Washington justifiait jusqu'à présent le déploiement de troupes au sol en Syrie – en violation claire de la souveraineté de Damas – par la nécessité de combattre les terroristes de Daesh. Le secrétaire à la Défense James Mattis était même allé jusqu'à affirmer le 13 novembre, de façon tout a fait erronée, que les Nations unies avaient approuvé la présence des Etats-Unis en Syrie pour combattre l'Etat islamique. «Vous savez, l'ONU a déclaré que, en gros nous pouvions nous en prendre à Daesh. Et nous sommes là [en Syrie] pour ça», avait-il répondu à un journaliste qui s'inquiétait de la légalité des actions de Washington.
Une excuse pour le moins discutable aux vues du droit international, et sur laquelle il ne sera donc bientôt plus possible de s'appuyer. Qu'à cela ne tienne, Washington avance désormais un nouvel objectif. «Un retrait brutal des troupes américaines pourrait favoriser la reconquête de tout le territoire syrien par Bachar el-Assad, et garantir sa survie politique», analyse ainsi le Washington Post, soulignant que cela constituerait «une victoire pour son allié proche, l'Iran».
Un scénario que souhaitent à tout prix éviter plusieurs responsables américains cités anonymement par le quotidien, qui détaillent sans ciller que la présence des troupes américaines va permettre d'établir une nouvelle gouvernance locale dans le nord du pays, indépendante du pouvoir central syrien. Pour ce faire, l'administration Trump envisagerait de soutenir «ouvertement» les forces démocratiques syriennes (FDS), à majorité kurde.
«Les conditions sont là pour que la campagne contre Daesh se transforme en campagne contre l'Iran», se réjouit auprès du quotidien Nicholas Heras, analyste pour le think tank Center for a New American Security. «En ne fixant pas de date limite à la fin de la mission américaine [...] le Pentagone crée un cadre pour maintenir l'engagement des Etats-Unis en Syrie pour les années à venir», conclut-il.