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Alger : les habitants agacés du toilettage «à la française» de la ville pour l'arrivée de Macron

C'est la première visite en Algérie du président français depuis son début de mandat. Pour ce séjour éclair, un nettoyage en règle d'Alger, la capitale, mobilise activement les services de propreté et de sécurité.

Pour la première visite d'Emmanuel Macron, Alger est en effervescence : pots de fleurs, peinture, barrières et nettoyage ont métamorphosé la ville à la veille du 6 décembre.

Ce jour, le président français est en visite dans la capitale, à l’invitation de son homologue Abdelaziz Bouteflika, pour une entrevue «de travail et d'amitié».

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Si Emmanuel Macron ne restera en Algérie que quelques heures, au cours desquelles il ira rencontrer les habitants dans le centre de la capitale, après s’être recueilli au monument des martyrs de la Guerre d’Algérie, sa venue a fait couler beaucoup d'encre. L’événement est très attendu, si l'on en croit cette couverture médiatique d'une homogénéité parfaite. 

A cet effet, la ville vient d'être briquée, sécurisée, enjolivée en dernière minute et suscite les commentaires des Algérois, peu habitués à tant de zèle. 

A J-1, une journaliste constate qu'on chaule les arbres et qu'on sécurise la zone.

Les petits marchands sont priés de déguerpir et les arbres se font rafraîchir «à la française» pour séduire le président. 

Un journaliste souhaiterait que la sécurité soit tout le temps à pied d’œuvre, pas uniquement lors de la visite d'Emmanuel Macron.

Un internaute, qui a à redire sur la propreté de sa ville, se plaint que les rues soient nettoyées uniquement pour l’arrivée du président français.

Un autre filme la disposition des pots de fleurs.

Emmanuel Macron rencontrera également son homologue dans sa résidence médicalisée de Zéralda, en banlieue d’Alger. Le Président Bouteflika, affaibli par les séquelles d’un AVC survenu en 2013, reçoit peu de dignitaires étrangers en raison de son état de santé.

Le chef d'Etat français a déclaré qu'il se rendait en Algérie «en ami», refusant d’être «otage du passé», en référence à la colonisation française de 130 ans dans le pays. Il devrait aborder les relations économiques, le terrorisme et  la crises au Sahel et en Libye. La France aimerait qu’Alger s’implique davantage sur le plan militaire sachant que l’Algérie ne fait pas partie du G5 Sahel et qu’elle se refuse à intervenir en dehors de ses frontières. 

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