Emmanuel Macron est «jeune» et «inexpérimenté». Les qualificatifs ne sont pas flatteurs pour le président et ils ont été prononcés par Mohammad Ali Jafari, commandant du corps des Gardiens de la révolution en Iran, sur une chaîne de télévision d'Etat ce 23 novembre. Des propos, relayés par l'agence Reuters, qui sont une forme de réponse à Emmanuel Macron. Ce dernier avait en effet tenté d'ouvrir la voie à une négociation sur la réduction des essais balistiques iraniens lors d'une rencontre le 9 novembre avec le prince-héritier d’Arabie saoudite, Mohamed ben Salmane, à Riyad.
«L’Iran ne négociera pas son programme défensif… il n’y aura pas de discussions à ce sujet», a précisé Mohammad Ali Jafari.
L'Iran poursuivra son soutien au Hezbollah
Le 9 novembre, lors d'une conférence de presse à Dubaï, Emmanuel Macron avait également accusé l'Iran d'avoir été à l'origine d'un tir de missile effectué depuis le Yémen à destination de l'Arabie Saoudite. Une riposte aux frappes menées par les Saoudiens depuis 2015 contre certains territoires yéménites contrôlés par les rebelles Houthis, accusés d'être soutenus par l'Iran.
Réfutant l'accusation, Mohammad Ali Jafari nie toute participation financière et militaire de l'Iran aux Houthis : «L'Iran fournit seulement des conseils et une aide spirituelle au Yémen... et cette aide se poursuivra», a-t-il admis.
En outre, Emmanuel Macron avait exprimé le souhait que l'Iran adopte «une stratégie régionale moins agressive», ajoutant souhaiter «clarifier sa politique balistique qui apparaît comme non maîtrisée». Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bassam Ghassemi avait alors répliqué dans un communiqué le 12 novembre : «La France a parfaitement conscience de la position intangible de notre pays selon laquelle la question des moyens défensifs de l'Iran n'est pas négociable»
Mohammad Ali Jafari a poursuivi ce raisonnement. Tandis que l'Elysée accueillait en novembre le Premier ministre libanais Saad Hariri, qui avait accusé d'ingérence le Hezbollah et l'Iran dans les affaires libanaises, Mohammad Ali Jafari a prévenu :
«Le Hezbollah doit être armé pour combattre l'ennemi de la nation libanaise c'est-à-dire Israël. Naturellement ils doivent avoir les meilleures armes pour assurer la sécurité du Liban. Cette question est non négociable.»
Si la diplomatie semble actuellement périlleuse entre la France et l'Iran, ce 22 novembre sur France 24, l'ambassadeur iranien à Paris, Abolghassem Delfi, a annonçé une possible rencontre entre Emmanuel Macron et le président iranien Hassan Rohani mi-décembre à Paris.
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