Le conflit au Sahara se trouvait au centre des discussions ce 15 novembre entre le Premier ministre français Edouard Philippe, en visite au Maroc, et son homologue Saad Eddine El Othmani.
Alors que depuis plusieurs décennies le Front Polisario se bat pour l'indépendance du Sahara occidental, le roi du Maroc Mohamed VI, lui, n'accepte que la possibilité d'une autonomie.
Lors d'un point presse, le Premier ministre français a soutenu la position du Maroc : «Nous soutenons le plan d'autonomie qui est sérieux et crédible.»
Le Sahara occidental est une ex-colonie espagnole contrôlée par le Maroc, qui l'a annexée en 1975, mais le territoire est revendiqué par les indépendantistes du Front Polisario. Un cessez-le-feu supervisé par la force de maintien de la paix de l'ONU (Minurso) a été mis en place en 1991. Depuis le 28 avril, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution soutenant une reprise des négociations concernant le conflit du Sahara occidental.
Rabat propose une large autonomie sous sa souveraineté pour ce vaste territoire de moins d'un million d'habitants. Le Polisario, soutenu par Alger, réclame quant à lui un référendum d'autodétermination.
Le 6 novembre dans un discours télévisé, le roi Mohammed VI a affirmé qu'aucun règlement du conflit du Sahara occidental n'était possible «en dehors de la souveraineté pleine et entière du Maroc sur son Sahara». Actuellement, le Maroc contrôle près de 80% de sa superficie.
Le Sahara occidental est un sujet de discorde entre l'Algérie et le Maroc. L'Algérie soutenant le droit à l'autodétermination des Sahraouis, avec la reconnaissance de la RASD (République arabe sahraouie démocratique), une entité non reconnue internationalement, qui revendique l'indépendance du Sahara occidental . En 2016, l'Algérie avait même vivement recommandé à la France de revoir sa position, alignée sur celle du Maroc, depuis 1975.
«Pendant 40 ans, ce sujet a constitué un point de désaccord entre la politique extérieure de l'Algérie et celle de la France», avait alors résumé Ramtane Lamamra, ministre algérien des Affaires étrangères.
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