L'action de l'Iran en Syrie, où Téhéran épaule Damas dans sa lutte contre les djihadistes depuis 2011, inquiète Israël. Dans un discours prononcé par visioconférence devant l'assemblée générale de la Fédération juive d'Amérique du Nord à Los Angeles le 14 novembre, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a évoqué la possibilité d'une action militaire israélienne unilatérale contre l'Iran.
Selon Benyamin Netanyahou, l'Iran mettrait en œuvre un «complot pour se retrancher militairement en Syrie». Alors que l'Etat islamique vient de perdre le contrôle de la dernière localité qu'il contrôlait dans le pays et que l'avenir politique de ce dernier est désormais au cœur des discussions, le Premier ministre israélien affirme que l'armée iranienne nourrirait «l'ambition déclarée de se servir de la Syrie comme base pour détruire Israël».
Ces accusations conduisent Israël à demander le soutien d'autres Etats dans sa démarche pour contrer les intentions supposées de l'Iran. «Si nous nous unissons, nous y parviendrons», a martelé Benyamin Netanyahou. Mais, alors que ses dénonciations répétées de l'accord sur le nucléaire iranien ne trouvent aucun écho auprès de la communauté internationale, à l'exception notable de l'administration de Donald Trump, Israël semble quelque peu isolé dans sa volonté d'opposition frontale à l'Iran.
Sans doute Benyamin Netanyahou en est-il conscient. Aussi sa demande revêt-elle des airs de menace lorsqu'il ajoute : «Néanmoins, si nous le devons, nous agirons seuls : l'Iran n'obtiendra pas d'armes nucléaires et ne transformera pas la Syrie en base militaire contre Israël.»
Pour justifier une éventuelle intervention unilatérale, Israël invoque le maintien de sa propre sécurité et multiplie depuis quelques semaines les signaux à destination de la communauté internationale. «J'ai informé nos amis, en premier lieu Washington, mais aussi nos amis de Moscou, qu'Israël poursuivrait son action en Syrie, y compris au sud du pays, en accord avec nos échanges précédents et en accord avec nos besoins en matière de sécurité», avait déjà averti Benyamin Netanyahou la veille lors d'un discours devant la Knesset.