De passage au Bénin le 26 octobre, le militant panafricaniste Kémi Séba a levé le voile sur une partie des sources de financement de son organisation Urgences panafricanistes, avec laquelle il entend poursuivre sa lutte contre le franc CFA, qu'il accuse d'être une «monnaie coloniale».
«Nos soutiens sont Nicolas Anelka, Demba Ba et bon nombre de footballeurs africains qui sont des amis. Certains sont encore en activité», a-t-il assuré lors d'une conférence de presse à Cotonou, dans des propos rapportés par le journal Le Monde. Il n'a cependant pas souhaité révéler le nom des joueurs en activité (hormis Demba Ba), afin que leurs opinions politiques ne les mènent pas à être «mis sur le banc de touche comme Nicolas Anelka».
Ancien joueur du PSG, d'Arsenal ou encore de Chelsea, Nicolas Anelka avait été condamné à cinq matchs de suspension par la ligue anglaise en février 2014 pour avoir fait une quenelle (signe de ralliement à l'humoriste Dieudonné) après avoir marqué un but avec son club de l'époque, West Bromwich Albion. Accusé d'antisémitisme, il avait expliqué son geste comme étant une simple dédicace à son ami controversé, mais avait été contraint de quitter son club face à la polémique.
En dehors des footballeurs, Kémi Séba a expliqué que certains artistes participaient également au financement d'Urgences panafricanistes. Il a notamment cité le rappeur Sénégalais Thiat, présent à ses côtés en août dernier à Dakar lorsqu'il avait brûlé publiquement un billet de 5 000 francs CFA (7,6 euros) pour protester contre la «Françafrique». Une action pour laquelle il avait été interpellé avant d'être expulsé du territoire pour «menace grave à l'ordre public».
Quelques jours après ce coup d'éclat, Kémi Séba avait d'ailleurs glissé quelques mots au micro de RT France quant aux sources financement de ce qu'il pense être «un printemps arabe naissant» sur le continent africain. «La différence, c'est que notre printemps à nous, ou notre automne vu la saison, ne sera pas sponsorisé par des ONG exogènes comme celles de [George] Soros et autres. Ça sera une révolution autodéterminée et une révolution pacifique», avait-il assuré.
Le franc CFA est une monnaie garantie par le Trésor français et rattachée à l'euro par une parité fixe. Kémi Séba, et plus généralement les opposants au franc CFA, estiment que ce moyen de paiement avantage la France, ancienne puissance coloniale, et nuit aux intérêts des 14 pays africains dans lesquels il est utilisé.