«Il reste encore beaucoup à faire», a déclaré à Washington la ministre de la Défense Florence Parly, à l'issue d'une réunion avec son homologue américain James Mattis et le conseiller à la sécurité nationale américain H.R. McMaster le 20 octobre, selon l'agence Reuters. «Nous ne pouvons et ne voulons pas être les gardiens de pays africains souverains. Ils doivent être capables de vaincre le terrorisme par leurs propres moyens», a ajouté Florence Parly.
Selon la ministre de la Défense, sans le soutien militaire des Etats-Unis, la mission de sécurisation de l'Afrique de l'Ouest et de lutte contre l'Etat islamique dans la région est susceptible d'échouer.
La force du G5 Sahel, soutenue par la France, est destinée à renforcer les capacités de sécurité des anciennes colonies françaises d'Afrique de l'Ouest : le Tchad, le Niger, le Burkina Faso, le Mali et la Mauritanie. James Mattis a fait savoir que les Etats-Unis avaient envoyé environ 1 000 soldats américains au Niger afin de fournir formation et assistance en matière de sécurité aux forces armées du pays.
Des soulèvements islamistes ont vu le jour en Libye après le renversement du gouvernement de Mouammar Kadhafi par les rebelles soutenus par l'OTAN en 2011. Après la mort de l'ex-dirigeant libyen le 20 octobre 2011, la Libye a plongé dans le chaos, permettant à l'Etat islamique et à d'autres groupes islamistes d'établir des bases et d'armer leurs partisans, notamment à l'aide des armes pillées dans les arsenaux libyens.
En 2012, la France est intervenue au Mali pour stopper l'insurrection de groupes djihadistes. Quelque 4 000 soldats français restent présents dans la région dans le cadre de l'opération Barkhane, aux côtés de 10 000 casques bleus de l'ONU.
Washington participe dont à l'effort contre les terroristes au Niger, mais reste ambivalent envers la force sahélienne soutenue par la France et a repoussé les demandes de l'ONU cherchant à la soutenir.
Après sa rencontre avec Florence Parly, James Mattis a rencontré en privé le sénateur républicain de l'Arizona John McCain, chef du Comité des forces armées et important soutien de l'intervention libyenne, qui a réclamé des réponses au sujet de l'embuscade du Niger, survenue début octobre et dans laquelle quatre soldats américains avaient été tués par des djihadistes.
Le Pentagone avait annoncé que 40 à 50 militants islamistes avaient tendu une embuscade à une patrouille américaine de 12 hommes qui effectuait un exercice conjoint avec les troupes nigériennes près de la frontière avec le Mali le 4 octobre dernier.
En sortant de la réunion, James Mattis a promis de meilleures lignes de communication avec le Congrès.
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