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Locaux diplomatiques «illégalement saisis» : Moscou menace de poursuivre Washington en justice

Après la fermeture de plusieurs sites diplomatiques russes aux Etats-Unis, Washington a procédé à des fouilles dans certains bâtiments. La Russie dénonce une violation du droit international et menace les Etats-Unis de poursuites judiciaires.

Une conversation téléphonique a eu lieu entre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et le secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, le 9 octobre. L'occasion pour le chef de la diplomatie russe de revenir sur la crise qui oppose Moscou et Washington depuis décembre 2016.

«Sergueï Lavrov a une nouvelle fois mis l'accent sur l'exigence de rendre à Moscou les sites immobiliers diplomatiques russes illégalement saisis», peut-on lire dans le communiqué diffusé par le ministère russe des Affaires étrangères après l’entretien. Le ministre russe a également souligné que Moscou se réservait «le droit de saisir la justice et de prendre des contre-mesures».

Le 31 août dernier, Washington avait imposé à la Russie de fermer son consulat de San Francisco, ainsi que ses missions commerciales de Washington et de New York dans un délai de 72 heures. Des bâtiments diplomatiques russes avaient été fouillés dès le 2 septembre, ce que la Russie avait déjà qualifié d'«acte hostile et de grossière violation du droit international». De plus, le consul en poste à San Franciso disposait d'un délai courant jusqu'au 1er octobre pour évacuer sa résidence.

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Cette décision américaine s'inscrit dans une longue liste de sanctions et de représailles prises tour à tour par les Etats-Unis et la Russie depuis que le président américain Barack Obama a fait expulser 35 diplomates russes du territoire américain fin 2016. Le locataire de la Maison Blanche, alors en fin de mandat, avait invoqué une supposée ingérence de la Russie dans l'élection présidentielle américaine, pourtant démentie par Moscou, pour justifier cette mesure.

En juillet dernier, le Congrès américain, invoquant le conflit ukrainien, avait adopté de nouvelles sanctions économiques contre la Russie. Une décision à laquelle Vladimir Poutine avait répondu en expulsant 755 diplomates américains habilités à travailler en Russie, réduisant ainsi leur effectif à 455, un nombre identique à celui des diplomates russes se trouvant aux Etats-Unis.