«En traitant de l'état des relations bilatérales, Sergueï Lavrov a souligné que la saisie de la propriété diplomatique russe aux Etats-Unis était une violation flagrante des normes du droit international», a rapporté le service de presse du ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué diffusé le 5 septembre mentionnant une conversation téléphonique entre Sergueï Lavrov et le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson. «Le ministre [russe] a attiré l’attention du secrétaire d’Etat sur la déclaration faite par le président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine à l’issue du sommet des BRICS à Xiamen concernant l’intention de notre pays d’engager des procédures judiciaires concernant des actions de Washington contraires au droit», peut-on lire dans le texte.
Le 31 août, Washington avait donné jusqu'au 2 septembre à Moscou pour évacuer le consulat russe de San Francisco et ses missions commerciales de Washington et New York, bâtiments qui ont été remis à la disposition de la partie américaine. La Russie avait ensuite dénoncé les perquisitions intervenues le 2 septembre comme «un acte hostile et une grossière violation du droit international» en affirmant que les bâtiments avaient été fouillés en violation de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques.
«La décision américaine de priver la Russie du droit d’utiliser ses propriétés est une violation évidente de ses droits», a déclaré Vladimir Poutine le 5 septembre à Xiamen. «Nous verrons le fameux système judiciaire américain en action», a-t-il ajouté, en ordonnant au ministère russe des Affaires étrangères de saisir la justice.
Le président russe a souligné que la partie américaine avait le droit de réduire le nombre de représentations diplomatiques russes sur son territoire, mais l’avait fait «avec une arrogance manifeste qui n’embellit pas l’image» des Etats-Unis, selon lui.
Les Etats-Unis et la Russie sont engagés dans un bras de fer diplomatique depuis l'expulsion fin 2016, par l'ancien président américain Barack Obama, de 35 diplomates russes.
Moscou n'avait pas réagi jusqu'au vote en juin dernier par le Congrès américain de nouvelles sanctions économiques dans le cadre du conflit ukrainien. Vladimir Poutine avait alors ordonné une réduction de 755 à 455 des effectifs travaillant à l'ambassade et dans les consulats américains en Russie.