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Maduro puis le roi Salmane d'Arabie saoudite, une semaine diplomatique chargée pour Poutine

Vladimir Poutine a rencontré le président vénézuélien qui l'a remercié pour son soutien «politique et diplomatique» au cours de la grave crise à laquelle il est confronté. Le lendemain, le président russe a rendez-vous avec le roi d'Arabie saoudite.

La semaine diplomatique de Vladimir Poutine s'annonce chargée. Après avoir rencontré le 4 octobre, Nicolas Maduro, le président vénézuélien en visite à Moscou avant de se rendre en Biélorussie, il reçoit le lendemain un autre chef d'Etat, le roi Salmane d'Arabie saoudite, qui a atterri dans la capitale russe. Il s'agira de la première visite officielle en Russie d'un monarque saoudien en fonction. Que ce soit pour le dirigeant vénézuélien ou le roi Salmane, la question du pétrole occupe l'essentiel des discussions.

Nous voyons que le Venezuela traverse des moments difficiles

Maduro remercie Poutine pour son soutien diplomatique

Recevant le président du Venezuela le 4 octobre, Vladimir Poutine s'est montré optimiste sur la possibilité d'une issue à la grave crise que traverse le Venezuela. L'économie du pays souffre de la baisse des prix du pétrole et des sanctions économiques imposées à la République bolivarienne par les Etats-Unis et le Canada. Une conjonction de facteurs qui a donné naissance à un mouvement de contestation qui s'est traduit par d'importantes manifestations, parfois violentes, qui ont fait des morts chez les opposants de Nicolas Maduro mais aussi chez ses partisans.

«Nous voyons que le Venezuela traverse des moments difficiles. Nous avons l'impression que vous avez cependant réussi à établir un contact avec les forces politiques qui s'opposent à vous», a ainsi déclaré le président russe cité par l'AFP alors que des négociations ont débuté entre des représentants du gouvernement bolivarien et de l'opposition.

De son côté Nicolas Maduro a remercié Vladimir Poutine pour son «soutien politique et diplomatique», avant de s'entretenir avec lui en privé, notamment sur le sujet de la restructuration de la dette de son pays envers la Russie. Moscou avait en effet prêté près de 2,8 milliards de dollars au Venezuela, alors dirigé par Hugo Chavez, pour des achat d'armes russes, comme des chars ou des missiles. Une dette dont le délais de remboursement avait été repoussé par la Russie car jugé trop court dans l'accord initial. 

Le président Maduro avait précédemment déclaré lors d'une conférence de presse à Moscou que son pays avait été victime d'une «persécution financière ces trois dernières années».

«Le Venezuela est un pays solvable avec une réputation de bon payeur. Mais ces trois dernières années, les banques occidentales ont refusé de financer ou de prêter un seul dollar au Venezuela», avait ajouté le chef de l'Etat vénézuélien à cette occasion. 

Le prix du pétrole au cœur de la visite du roi Salmane à Moscou ? 

Attendu à Moscou le 4 octobre, le roi Salmane d'Arabie saoudite, 81 ans, est le premier souverain saoudien à effectuer une visite officielle en Russie dans un voyage qualifié d'«historique» par le ministère de l'Information du royaume. Si l'agence officielle saoudienne SPA a laissé entendre que les discussions entre les deux chefs d'Etat qui auront lieu le 5 octobre porteraient sur les relations bilatérales et les moyens de les «dynamiser», comme sur les «sujets régionaux et internationaux», la question du prix du pétrole n'en demeurera pas moins l'un des axes majeurs. 

Les économies des deux pays sont en effet dépendantes des cours du pétrole et ont subi de lourdes pertes depuis 2014 avec la chute des cours de l'or noir. La rencontre entre les deux dirigeants pourrait permettre un accord sur ce sujet à un mois d'une nouvelle réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), dont l'Arabie saoudite est le chef de file. Une question qui concerne aussi le Venezuela, membre de l'organisation. 

Un marché du pétrole en yuans ou en roubles ? 

Lors de sa visite à Moscou, le président du Venezuela a réitéré sa proposition de développer le marché du pétrole à d'autres devises que le dollar, qui prédomine dans le commerce de produits pétroliers.

«Développer un nouveau mécanisme de contrôle du marché du pétrole est nécessaire», a déclaré Nicolas Maduro. Il a poursuivi, expliquant que le développement de ces transactions alternatives, qui incluraient d'autres devises telles le yuan ou le rouble, permettrait selon lui de limiter les fluctuations de la valeur du pétrole sur les marchés, donnant ainsi aux pays de l'OPEP la possibilité de stabiliser plus facilement les prix de l'or noir.

En septembre, le Venezuela avait décidé de libeller ses ventes de pétrole en yuan chinois, allant contre l'usage qui veut que ces transactions soient libellées en dollars.

Le président Maduro souhaite aussi développer des marchés alternatifs, au cas où la Maison Blanche déciderait d'imposer des sanctions contre le pétrole vénézuélien. 

«Le Venezuela a des plans A, B, C et d'autres. Il y a d'autres sociétés internationales qui sont intéressées par l'achat de pétrole et de produits raffinés. Nous allons créer les meilleurs conditions pour eux», a ainsi plaidé Nicolas Maduro à Moscou. 


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