En réponse aux sanctions financières décrétées par Washington contre Caracas, le Venezuela a décidé le 15 septembre de libeller ses ventes de pétrole en yuan chinois, allant ainsi à l'encontre de l'usage international qui veut qu'elles soient libellées en dollars.
«Cette formulation est la concrétisation de l'annonce faite par le président [Nicolas Maduro] le 7 septembre [...] qui indiquait que le Venezuela adopterait de nouvelles stratégies pour libérer le pays de la tyrannie du dollar», peut-on lire dans un communiqué du ministère vénézuélien du Pétrole.
«Le marché est dominé par les transactions utilisant le dollar américain et nous devons développer d'autres façons de mener des transactions internationales», a expliqué le ministre vénézuélien des Finances, Ramon Lobo, sur la chaîne VTV.
Le ministre n'a pas précisé si ce changement concernait uniquement les transactions avec la Chine ou tous les échanges.
Le prix du baril pour la semaine s'achevant le 15 septembre était de 306,26 yuans, soit 46,76 dollars, selon le taux de conversion utilisé par le ministère et publié dans son bulletin.
La fin de l'ère dollar ?
Cette décision de Caracas fait suite à une annonce chinoise, début septembre, – la Chine demeurant le principal importateur mondial de pétrole – de lancer des contrats à terme pour des ventes de pétrole brut libellés en yuan chinois et convertibles en or. Pékin va ainsi potentiellement créer la plus importante référence asiatique dans le domaine pétrolier et permettre aux exportateurs de pétrole de s'affranchir du dollar et des sanctions décrétées par Washington dans ce domaine.
Dès 2012, l'Iran avait d'ailleurs commencé a accepter de vendre son gaz et son pétrole en yuans, suivi par la Russie en 2015, comme le soulignait le commentateur politique Dan Glazebrook dans un éditorial paru en juin dernier sur RT.
Une tendance qui pourrait signifier selon lui «littéralement le début de la fin de la superpuissance américaine». «Le dollar est la monnaie mondiale de réserve uniquement parce que le pétrole s'achète en dollar», rappelait-il alors.