La Sécurité intérieure des Etats-Unis considère les «antifas» comme des terroristes depuis 2016
Selon des documents confidentiels consultés par Politico, le département de la Sécurité intérieure des Etats-Unis désigne depuis 2016 les groupes «antifas» comme responsables de «violences terroristes intérieures», notamment contre la police.
D'après un article du site américain Politico, mis en ligne le 1er septembre, le département de la Sécurité intérieure des Etats-Unis aurait classé les activités des groupes d'extrême gauche violents communément appelés «antifas» comme relevant de «violences terroristes intérieures».
Selon des documents confidentiels cités par Politico, les responsables fédéraux de la sécurité américaine auraient, dès avril 2016, identifié les «anarchistes extrémistes» (assimilés aux «antifas») comme une importante menace pour la sécurité intérieure du pays. Dans un document conjoint du FBI et du département de la Sécurité intérieure, ils y étaient décrits comme étant à l'origine d'attaques contre la police, contre des institutions politiques ou encore contre des «symboles du capitalisme».
Selon ce même document, les autorités ont par conséquent décidé de lancer au printemps 2016 une enquête globale sur les groupes d'extrême gauche, avec l'aide des services de renseignement. Elle avait pour objectif de déterminer si des groupes d'anarchistes basés aux Etats-Unis étaient prêts à réaliser des attaques terroristes, en particulier lors des conventions démocrate et républicaine lors de la campagne présidentielle. Il était question de savoir si des actions similaires aux attentats à la bombe commis par les «mouvements anarchistes extrémistes étrangers» en Grèce, en Italie ou au Mexique, pouvaient être réalisées sur le sol américain.
Mettre sur le même plan «antifas» et extrême droite fait débat aux Etats-Unis
La révélation des vives inquiétudes des autorités concernant les agissements des «antifas» survient dans un contexte politique américain marqué, notamment, par des violences entre groupes d'extrême gauche et d'extrême droite. Ces dernières soulèvent, y compris à gauche, des interrogations quant à la manière de traiter les «antifas».
Ainsi, après une manifestation de militants pro-Trump qui a dégénéré, en raison notamment de la présence de contre-manifestants violents le 27 août, le maire démocrate de Berkeley (Californie) avait déclaré qu'il était temps de faire face à l'extrémisme violent de gauche, en considérant les «antifas» au même titre que des gangsters.
Le maire de #Berkeley aux Etats-Unis demande que les #antifas soient considérés comme des #gangstershttps://t.co/NOReUjwPsnpic.twitter.com/6Aq7ObcJxZ
— RT France (@RTenfrancais) 31 août 2017
Plus tôt cette année, après la manifestation de Charlottesville, c'est le président Donald Trump lui-même qui avait refusé de faire une distinction entre violences d'extrême gauche et d'extrême droite, s'attirant les foudres de ses opposants, mais aussi d'une partie du camp républicain. Il lui était reproché de mettre sur le même plan ces deux extrêmes, alors qu'une contre-manifestante antiraciste avait été tuée par un conducteur qui avait foncé dans la foule des manifestants ce jour-là.