Alors que le président russe Vladimir Poutine a expliqué que 755 diplomates américains se trouvant sur son sol devraient y cesser leurs activités et annoncé la saisie de plusieurs résidences diplomatiques, il a estimé que des changements positifs dans les relations avec Washington n'étaient «pas pour bientôt», lors d'une interview sur la chaîne publique russe Vesti, le 30 juillet. Ces mesures interviennent en réaction aux nouvelles sanctions américaines prises contre Moscou par la Chambre des représentants et le Sénat américains.
Selon Vladimir Poutine, la Russie a déjà attendu assez longtemps dans l'espoir de voir la situation s'améliorer. Faute d'apaisement, Moscou affiche donc la ferme intention de ne laisser «aucun acte américain sans réponse».
«Les Américains ont pris une décision qui, il est crucial de le souligner, n'a été provoquée par rien, et a pour conséquence une dégradation des relations entre la Russie et les Etats-Unis», a par ailleurs noté Vladimir Poutine. Rappelant que ces sanctions contrevenaient selon la Russie au droit international, comme l'ont d'ailleurs affirmé plusieurs Etats, parmi lesquels la France. Il a invité les «pays désireux de développer leurs relations» avec la Russie à ne pas se laisser influencer par la décision américaine.
«Un acte regrettable et injustifié» selon Washington
La décision de Moscou de réduire de 755 personnes le personnel diplomatique américain en Russie a été jugée «regrettable» par Washington, qui réfléchit à la réponse à apporter, selon un communiqué du département d'Etat le 30 juillet.
En dépit des réticences du président Donald Trump, les sénateurs américains ont voté le 27 juillet à une très large majorité en faveur de nouvelles sanctions contre la Russie, mais aussi l'Iran et la Corée du Nord, deux jours après le vote favorable de la Chambre des représentants.
Le volet du texte sur la Russie, destiné à sanctionner Moscou pour ses ingérences supposées dans la campagne présidentielle américaine de 2016, a suscité des résistances de la part du locataire de la Maison Blanche. Le texte prévoit en effet un mécanisme inédit qui déplaît au président américain : les parlementaires se sont arrogé le droit de s'interposer si jamais le président américain décidait de suspendre les sanctions existantes contre la Russie.