L'amiral Scott Swift, commandant en chef de la flotte américaine dans le Pacifique, a déclaré ce 27 juillet qu'il était prêt, dans l'hypothèse où Donald Trump le lui demanderait, à réaliser une frappe atomique contre la Chine, comme le rapporte Associated Press.
Lors d'une conférence sur la sécurité en Australie, alors que l'un des participants l'interrogeait sur son attitude dans un cas fictif comme celui-ci, Scott Swift s'est montré on ne peut plus clair : «La réponse est oui !» De manière logique, l'amiral a justifié sa réponse en invoquant l'obéissance à laquelle sont tenus les gradés de l'armée américaine, notamment dans leur rôle de défense des Etats-Unis contre les menaces extérieures. «C'est le noyau même de la démocratie américaine», a-t-il estimé.
Afin de nuancer l'effet choc de cette déclaration, le porte-parole de la flotte américaine dans le Pacifique, Charlie Brown, a tenu à préciser, une fois la conférence terminée, qu'il s'agissait d'une situation «effroyablement hypothétique». La question de l'intervenant en question était toutefois motivée par le regain de tensions récent entre Washington et Pékin.
En effet, la veille, le directeur de la CIA, Mike Pompeo, avait déclaré que la Chine représentait la plus grande menace pour les Etats-Unis, devant la Russie et l'Iran. Depuis plusieurs mois, les relations entre la Chine et les Etats-Unis se sont considérablement détériorées. Donald Trump avait suscité la colère de Pékin, en décembre 2016, en s'entretenant directement au téléphone avec la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, alors que Washington a officiellement interrompu, depuis 1979, ses relations diplomatiques avec l'île. Le président américain avait d'ailleurs menacé de ne plus reconnaître le principe de la Chine unique si Pékin ne faisait pas de concessions en matière commerciale.
Les tensions entre Pékin et Washington ont pour catalyseur, entre autres, les eaux contestées de la mer de Chine méridionale. L'opposition entre les Etats-Unis et la Chine à ce sujet ne date pas de l'arrivée au pouvoir de Donald Trump. Durant ses deux mandats, Barack Obama avait fait de l'expansion des forces militaires américaines en Asie de l'est un axe majeur de sa politique de Défense, espérant ainsi contre-balancer la puissance émergente chinoise et rassurer les alliés régionaux des Américains, tels que Tokyo et Séoul.
Lire aussi : Qualifiée de «plus grande menace» par la CIA, la Chine se pose en porteuse de paix