La réponse négative du Qatar à l'ultimatum des Saoudiens et de leurs alliés «reflète un manque de compréhension de la gravité de la situation», a martelé le 5 juillet au Caire le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukri, lisant en conférence de presse un communiqué commun à l'issue d'une réunion avec ses homologues d'Arabie saoudite, des Emirats arabes unis et du Bahreïn.
Ceux-ci se réunissaient au Caire pour discuter des démarches futures qu'ils prendraient face à Doha, avec lequel ils ont rompu leurs relations diplomatiques. L'ultimatum qu'ils avaient imposé au Qatar (une liste de 13 exigences) arrivait à son terme le 5 juillet.
Le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir a également affirmé, à cette occasion, que le boycott de Doha allait se poursuivre. «Nous prendrons des mesures au moment approprié», a en outre prévenu le chef de la diplomatie saoudienne.
Le Qatar, qui a rejeté les accusations de terrorisme formulées par l'Arabie saoudite et ses alliés ainsi que l'Egypte, a répondu officiellement aux exigences de ces pays le 3 juillet dans un message au Koweït, qui joue le rôle de médiateur. A Londres, le chef de la diplomatie du Qatar, Mohamed ben Abderrahmane Al-Thani, avait déclaré que son pays était prêt «à s'engager dans un processus de négociations, dans un cadre clair qui garantisse sa souveraineté».
Le 10 juin, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait prôné une sortie de crise par le dialogue, «dans le cadre d'un dialogue respectueux» entre les parties impliquées. De son côté, le président américain Donald Trump avait appelé à «des négociations constructives entre toutes les parties pour résoudre le différend», lors d'un entretien téléphonique avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, selon un communiqué de la Maison Blanche.
Riyad et ses alliés ont rompu le 5 juin les relations diplomatiques avec ce petit émirat riche en gaz qu'ils accusent de soutenir le terrorisme et d'entretenir des relations trop étroites avec l'Iran, grand rival de l'Arabie saoudite au Moyen-Orient. Ils ont également imposé à Doha des sanctions économiques, ainsi qu'un blocus, Riyad fermant la seule frontière terrestre du Qatar.
L'Arabie saoudite et ses alliés ont également formulé un ultimatum à Doha, exigeant notamment la fermeture d'une base militaire turque localisée au Qatar, ainsi que le versement d'une compensation financière à l'Arabie saoudite, à l'Egypte, au Bahreïn et aux Emirats arabes unis. Cet ultimatum courrait jusqu'au 3 juillet, mais a été prolongé de deux jours.
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