Ils s'étaient déjà parlé au téléphone mais Donald Trump et Vladimir Poutine ne se sont pas encore rencontrés physiquement. Le prochain sommet du G20, qui doit avoir lieu en Allemagne à Hambourg les 7 et 8 juillet 2017 leur en fournira peut-être l'occasion.
Le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov se veut en tout cas optimiste. «Nous supposons qu'une rencontre aura lieu, considérant que les deux présidents seront au même moment, dans la même ville, dans le même bâtiment et dans la même salle», a souligné non sans humour le chef de la diplomatie russe lors d'un point presse ce 28 juin 2017 à Krasnodar, en Russie. Et d'ajouter : «Ce serait dommage, je suppose, qu'ils ne puissent se parler et aborder de nombreux sujets.»
Les relations entre les deux hommes sont compliquées, alors même que le candidat républicain à la présidentielle américaine avait porté un message d’apaisement à l'égard de Moscou, en rupture avec la polique étrangère de l'administration Obama. Plusieurs enquêtes visent toujours Donald Trump et son entourage pour une supposée collusion avec la Russie, tandis que de nombre de grands médias américains nourrissent l'hypothèse d'une ingérence de la Russie dans l'élection présidentielle américaine de 2016.
Risques d'escalade en Syrie
Les relations entre les deux pays sont également affectées par la situation internationale, notamment dans l'est de l'Ukraine et en Syrie. La veille de cette conférence de presse à Hambourg, Washington avait mis en garde le 27 juin 2017 Damas contre l'utilisation d'armes chimiques, disant disposer de preuves qu'une telle opération était en préparation. «Toute attaque contre le peuple syrien sera attribuée non seulement à [Bachar el-] Assad, mais aussi à la Russie et l'Iran», avait même surenchéri Nikki Haley, représentante permanente américaine au Nations unies, sans s'encombrer de quelque preuve que ce soit.
La déclaration avait suscité une forte réaction de la part de Moscou, qui avait qualifié ces menaces d'«inadmissibles». Ce 28 janvier, Sergueï Lavrov a enfoncé le clou, disant espérer que les Etats-Unis n'utiliseraient pas les conclusions de leurs services de renseignement comme prétexte à une «provocation» contre le gouvernement de Damas.
Pour autant, et malgré cette ambiance tendue, Sergueï Lavrov a souhaité que le G20 soit le point de départ d'une normalisation des relations entre les deux pays. «Avant toute chose, nous devrions essayer d'établir un dialogue normal, fondé sur les intérêts respectifs de la Russie et des Etats-Unis», a-t-il déclaré.