International

Vladimir Poutine reçu par Emmanuel Macron à Versailles : programme d'une rencontre attendue

Les présidents français et russe feront connaissance lors d'une conversation à huis-clos, d'un déjeuner au château de Versailles, d'une conférence de presse et enfin d'une visite de l'exposition consacrée au tsar Pierre le Grand.

Ce 29 mai, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine se rencontrent pour la première fois au château de Versailles, à l'occasion de l'inauguration de l'exposition «Pierre le Grand, un tsar en France» au Grand Trianon. Hautement symbolique et très attendue, la rencontre entre les deux chefs d'Etat intervient alors que le président français a passé la semaine précédente son baptême diplomatique au G7 de Taormine, en Italie, où il a rencontré son homologue américain Donald Trump.

Emmanuel Macron et Vladimir Poutine s'entretiendront tout d'abord en privé peu avant 14 heures. Le président français a d'ores et déjà fait savoir qu'il ne croyait pas à l'«invective publique» et préférait entretenir avec le président russe un «dialogue exigeant sans aucune concession». De son côté, le Kremlin s'attend à un «dialogue franc» sur des sujets d'importance, comme les dossiers syrien et ukrainien qui seront très probablement être évoqués au cours de cet entretien. Entourés de leurs délégations, les deux dirigeants déjeuneront ensuite dans le château avant de tenir une conférence de presse commune. Le cadre fastueux de cette visite diplomatique autant que son programme témoignent d'une évidente volonté de renvoyer une image plus apaisée des relations entre Paris et Moscou.  

Une rencontre sur fond de relations historiques entre la France et la Russie

Moment fort de la journée, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine inaugureront ensuite l'exposition consacrée à Pierre le Grand et qui commémore sa visite en France en mai 1717. Elle devrait offrir aux deux hommes l'occasion de méditer les leçons de l'histoire. A l'époque, en effet, la Russie entreprenait avec succès de former une alliance d'Etats européens contre l'Empire Ottoman, mais se heurta à l'hostilité de la France de Louis XIV, alliée aux sultans de la Sublime Porte. La visite de Pierre le Grand à Versailles marque alors une significative détente entre les deux souverains et inaugure les relations diplomatiques franco-russes. «J'ai du respect pour la Russie, et j'invite Vladimir Poutine dans le cadre d'une relation diplomatique de trois cents ans», a par ailleurs déclaré Emmanuel Macron le 28 mai dernier.

Autre point qu'Emmanuel Macron garde sans doute à l'esprit : la nature économique des liens entre les deux pays. En effet, le président français s'était positionné de manière très nette en faveur d'une «levée rapide» des sanctions contre la Russie en 2016, alors qu'il était ministre de l'Economie de François Hollande. S'il avait considérablement réorienté son discours après être entré en campagne pour l'élection présidentielle, les chiffres, eux, sont éloquents : en 2016, le taux d'échange commercial entre les deux pays a connu une hausse de plus de 14% par rapport à l'année précédente, s'établissant à près de 12 milliards d'euros. La tendance se confirme au premier semestre 2017, avec une hausse de 23,7% par rapport au premier trimestre 2016. La France est même le sixième investisseur étranger en Russie. Négligé par François Hollande, l'intérêt qu'aurait à tirer la France d'une relation apaisée avec la Russie pourrait peut-être donner lieu à une évolution sensible des relations entre les deux pays.

Avant de regagner Moscou, Vladimir Poutine se rendra également au Centre spirituel et culturel orthodoxe russe, mais seul. Il avait renoncé à inaugurer le bâtiment en octobre 2016 après une séquence diplomatique extrêmement tendue entre Paris et Moscou. François Hollande ayant refusé de recevoir Vladimir Poutine à l'occasion de ce déplacement, le président russe avait fini par annuler son voyage.

Lire aussi : Emmanuel Macron : «Beaucoup de problèmes internationaux ne peuvent être résolus sans la Russie»