Le Qatar assure être victime d'une campagne médiatique hostile, notamment aux Etats-Unis
- Avec AFP
Le chef de la diplomatie qatarie a fait savoir que Doha était confronté à une campagne médiatique hostile, notamment aux Etats-Unis, après le piratage d'un média officiel au cours duquel des propos controversés ont été attribués au chef de l'Etat.
«Il existe une campagne médiatique hostile à l'encontre de l'Etat du Qatar, à laquelle nous ferons face», a déclaré le 25 mai le ministre des Affaires étrangères qatari, le cheikh Mohamed ben Abderrahmane Al-Thani, ajoutant que cette campagne était menée «notamment aux Etats-Unis».
«Il est surprenant que ces cinq dernières semaines, il y a eu aux Etats-Unis 13 articles d'opinion sur le Qatar» et que «le jour du piratage de l'agence QNA, une conférence sur le Qatar s'est tenue en notre absence mais en présence des auteurs de ces articles [...] Le piratage a eu lieu le soir-même. Est-ce une coïncidence ?», s'est interrogé le chef de la diplomatie qatarie, refusant de préjuger des résultats de l'enquête.
Le Qatar a en effet annoncé le 24 mai avoir ouvert une enquête sur le piratage sans précédent de son agence officielle, QNA, via laquelle ont été diffusés des propos attribués à l'émir cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani et traitant de questions régionales hautement sensibles.
Qatar to 'prosecute perpetrators' of QNA hacking - https://t.co/vUN4StlLhQhttps://t.co/q7TFe2Q9BA#newspic.twitter.com/PAfifdlnNo
— News JS Tanzania (@newsjsTZ) 25 mai 2017
Parmi les sujets prétendument évoqués par l'émir figurent le mouvement palestinien Hamas, présenté comme «le représentant légitime du peuple palestinien», et l'Iran chiite vu comme un allié stratégique dans la région. Ont également été évoquées la classification du mouvement chiite libanais Hezbollah et des Frères musulmans égyptiens en tant que groupes «terroristes», ainsi que les relations avec l'administration de Donald Trump.
Les propos controversés de cheikh Tamim ont été relayés par de grands médias arabes, notamment aux Emirats arabes unis et en Arabie saoudite. Doha affirme de son côté que ces propos sont «entièrement faux» et qu'ils n'ont jamais été tenus par l'émir.
Les auteurs du piratage de QNA seront poursuivis
Depuis le 24 mai, des sites internet et des retransmissions télévisées qataris sont bloqués dans divers pays du Golfe, notamment le média Al Jazeera dont les dirigeants ont annoncé être en train d'étudier l'incident en profondeur.
Le Qatar a toujours maintenu «des relations amicales et fraternelles» avec ses voisins, a fait savoir le 25 mai le chef de la diplomatie qatarie, ajoutant qu'il n'y avait «aucune preuve de liens entre le Qatar et les Frères musulmans».
Le directeur du bureau de communication du gouvernement du Qatar a lui aussi publié une déclaration annonçant qu'une enquête avait été ouverte par les autorités qataries pour élucider les circonstances des fausses déclarations attribuées à l'émir.
«Ces déclarations n'ont aucun fondement et les autorités compétentes de l'Etat du Qatar arrêteront tous les responsables de cet acte», apprend-on à la lecture du communiqué.
Le Qatar est un proche allié des Etats-Unis, qui y ont déployé près de 10 000 militaires, sur la base aérienne d'Al-Udeid.
L'émirat soutient des groupes rebelles en Syrie. Il est parfois accusé de ne pas en faire assez pour lutter contre le financement des organisations terroristes. Doha a toujours rejeté ces accusations.
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